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| Challenge écriture: WRITOBER | |
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Re: Challenge écriture: WRITOBER Jeu 5 Oct 2017 - 13:19 | |
| J'ai réussi à faire quelques vers avec le thème du jour \o/ - Renouveau/retour:
C'était une ère nouvelle, Une ère de nouveauté. Enfin tout pouvait changer. Pouvoir se remettre en selle, Peu importe qui ça dérange Mais il fallait que ça change. Italie n'en pouvait plus S'abstenir ne comptait plus Car il attendait cela Depuis le départ de Roma. Il allait fêter ce renouveau En chantant jusqu'au matin Créant, un pinceau à la main De faramineuses fresques Pareille aux pitoresques Peintures des anciens Bel héritage des siens. Il voulait le partager En Europe le propager Annihiler la solitude Changer les attitudes Redonner la beauté due À l'antique corps nu Renouvelé l'image D'un homme en fleur de l'âge Plein de faste et de grâce. Il fallait cette audace Pour retrouver la beauté Perdue et adorée Au fil des siècles passés. Retrouver et recréer Toutes ses belles richesses Dans une redécouverte Aux portes grandes ouvertes Un retour et renouveau Dans ces beaux arts picturaux.
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Re: Challenge écriture: WRITOBER Jeu 5 Oct 2017 - 17:35 | |
| Et voici venir mon texte du cinquième jour >^< ! J'ai ré-utilisés les mêmes OCs que ceux de mon texte du jour un, mais dans une autre scène de l'histoire originale cette fois-ci. Bref. ( j'ai encore mélangé les temps de façon dégueulasse mais soit "-" ) RENOUVEAU et RETOUR. - Texte du jour cinq:
Sarah souffrait. Tout lui tombait dessus, ses frêles épaules n'avaient pas été préparées à cette si soudaine avalanche. Elle était dans sa chambre, en pleure, quand on vint lui dire qu'elle était de retour. Elle était enfin revenue. Depuis toutes ces années, Sarah avait attendu son retour, sans relâche.
Elle était sortit en trombe de sa chambre, dévalant les escaliers de marbres, jusqu'à se jeter dans ses bras. Les bras réconfortants de sa mère.
Ces cheveux blonds, ces yeux bleus marines, son teint blanc, son grand sourire, tout était là. Sa mère, sa très chère et aimée mère, était enfin de retour. Sarah ne comptait plus le temps, elle passa des dizaines de minutes à câliner sa maternel, à pleurer de joie de la revoir. Son bonheur était incommensurable. C'était une renaissance, ses malheurs avaient tous soudainement disparus.
Peter était un peu plus loin, en retrait. Il regardait sa mère et sa sœur aînée, dans un coin peu éclairée par les grandes vitres du hall d'entrée. Des mèches brunes cachaient toujours la partit gauche de son visage. L'œil bleu marine du garçon semblait être triste. Il serra les poings et se retira, ses pas résonant sur le sol de marbre.
Son malheur à lui était de retour. Encore un malheur à supporter. Il s'écroula soudainement, se tenant la tête. Puis pleura.
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| | Re: Challenge écriture: WRITOBER Jeu 5 Oct 2017 - 21:31 | |
| - Spoiler:
Writober 5 : Renouveau/Retour
878, environs d'Edington
Le cri de rage déchira l'air humide et compact de la buée matinale. Les oiseaux jaillirent des arbres et crissèrent leur mécontentement d'être dérangés, s'enfuyant sous l'œil ennuyé de Nóreegr. Danmörk ne comprenait pas très bien la raison de sa présence sur les terres des Anglo-Saxons : il ne l'avait même pas charrié sur sa récente défaite. La bile lui remonta l'œsophage à ce rappel, en même temps qu'un nouveau cri rempli d'une colère incommensurable qui le griffait de l'intérieur. Il la sentait se déplacer sous sa peau, grattant les minces parois de son sang-froid, quémandant de sortir et de s'exprimer au grand jour. Les rochers sur son chemin en firent l'amère expérience. Ses pieds aussi. Alors qu'il songeait à tirer l'épée pour attaquer quelques arbres qui ne lui avaient rien demandé - mais qui avaient le mérite d'appartenir à cet avorton qui l'avait raillé à Edington, une poigne solide s'écrasa sur son bras, empêchant ses mouvements. Nóreegr le fixait avec sévérité ; il lui gronda dessus mais le plus jeune était un bloc de glace. - Assez, bróðir, tu es ridicule, le tança-t-il sans même élever la voix et il se dégagea violement pour retourner tourner en rond, souffletant comme un taureau, grondant comme un fauve. - Tu aurais dû voir ce gamin aux gros sourcils, rallié au roi Alfred du Wessex ! J'aurai dû m'en occuper avant, sur le chemin, de l'Estanglie à York ! Il ne se rappelait que trop bien du regard condescendant et victorieux du petit représentant quand Guthrum avait accepté de recevoir le baptême pour s'en repartir en Estanglie. A ce moment-là, Danmörk s'était retranché dans la forêt, laissant les hommes régler leurs propres affaires alors qu'il s'occupait d'apaiser sa colère. C'était là que Nóreegr lui avait fait la surprise de sa visite. - La plus grande armée danoise jamais réunie, pour ça ? continuait-il de sa lamenter, échoué sur un rocher qui avait échappé à sa colère. Si nous ne nous étions pas divisé en deux groupes… Nóreegr haussa distraitement les épaules. - Tu as choisi la mauvaise route de Destin. Il le foudroya du regard, sachant parfaitement que l'autre branche de l'armée s'était repliée sur York où son peuple s'était installé en un royaume. S'il n'avait pas suivi l'entêtement de Guthrum à envahir pour une seconde fois le Wessex récalcitrant, il n'aurait jamais eu à subir cette humiliation que de perdre contre un enfant. Après tout, il était vraiment pathétique. Une douleur aigue lui traversa soudain le crâne, lui soutirant un gémissement de bête agonisante, et il leva un regard empli de larmes et d'incompréhension vers Nóreegr qui avait encore le poing levé. Un petit sourire flottait sur ses lèvres impassibles. Piqué au vif, Danmörk se releva d'un bond, la hargne dans les poings et les mots : - Quoi ?! - Trop occupé à faire la guerre aux Anglo-Saxons, je suis sûr que tu ne sais pas la nouvelle, murmura Nóreegr, le flottement de sourire devenu un faciès de loup. Danmörk baissa ses poings alors que l'idée d'un renouveau, et un fol espoir, commençaient à germer en lui. - Quelle nouvelle ? - Louis est mort, il y a deux ans. Francia est affaibli par les querelles entre ses fils.
Toute tension le quitta comme un nuage de pluie se délite sous un radieux soleil de printemps. Il passa le bras autour des épaules de Nóreegr, l'attirant à lui, un grand sourire éclairant son visage d'un nouvel éclat. - Alors, bróðir, que nos bateaux retournent leurs voiles vers le Continent ! Danmörk avait oublié sa récente défaite ; il n'entrevoyait plus que les futures victoires.
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| | Re: Challenge écriture: WRITOBER Ven 6 Oct 2017 - 0:03 | |
| - Spoiler:
Je suis de ces gens qui pensent que Thémis n'a pas de voix. Qu'elle ne possède pas d'ouïe, qu'elle porte un bandeau en permanence. Une allégorie n'en n'a pas besoin. J'aimerais ne jamais l'entendre, quand on déforme à ce point ses propos, quand on joue sur leur sens, quand on travestit et corrompt ainsi sa vérité.
Elle pleure sans doute, sans un cri. Elle veut protester mais ne peut, elle tente alors de frapper à la porte de ses institutions. Ceux et celles qu'elle y trouve ne la reconnaissent pas, ils la rejettent car la Maîtresse ne doit être parée que de beaux atours. Pas de haillons ni d'oripeaux. Il s'agit d'une Reine, d'une Impératrice, d'une Déesse, pas d'une pauvresse sans le sous. Elle tente parfois d'écrire sur les fenêtres des tribunaux "aidez moi".
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Re: Challenge écriture: WRITOBER Ven 6 Oct 2017 - 19:05 | |
| Et nous voici rendu au sixième jour, et je ben voici le texte du jour que voulez-vous que je vous dise de plus moi ._. . JUSTICE et SILENCE. - Texte du jour six:
Elle détaillait des yeux cet homme, devant elle, au dessus d'elle, qui la regardait avec supériorité. Sarah n'aimait pas qu'on lui adresse ce genre de regard. Ce genre de regard qui la rabaissait.
En ce jour, elle était au tribunal. Les mains liées par des chaînes argentées et bien au centre de la grande pièce, ils étaient seuls, elle et lui. Sarah et le juge corrompus. Aveuglément corrompus par son rang supérieur à elle, elle qui était désormais considérée comme criminelle. On venait de lui jeter sur le dos un crime dont elle n'était pas l'auteur, et on l'avait désignée coupable, juste à cause de sa présence au moment où l'un des habitants à découvert le corps. Sarah avait juste découvert le corps en première, c'était tout. Il est vrais que le fait qu'il est été découvert sur son navire à elle, La Valencía, est été un fort soupçon de plus envers sa personne.
Cependant, en aucun cas elle ne l'aurait tué. Lui. Jamais Sarah n'aurait levé une arme contre lui, malgré la haine qu'elle éprouvait. Les valeurs de sa famille avaient été gravées au fer rouge sous sa peau, tuer une autre personne du même sang aurait été immédiatement considérée comme une Haute Trahison envers eux, envers la famille Preskoroy.
Tous la considérait comme coupable de cet horrible et macabre meurtre. Mais, dans tous ces gens corrompus, il y avait bien une personne, une seule, qui était capable de l'innocenter. Et cette personne, c'était son propre frère cadet, Peter.
Mais ils l'avaient fait taire. Sarah ne savait pas vraiment comment, mais au vu de l'état sensible de son petit frère, ils ont du le menacer de le tuer, ou bien un proche à lui, si il parlait pour innocenter sa sœur.
Peter, coincé dans le silence, ce silence si douloureux pour les deux jeunes Preskoroy. L'un parce qu’il ne pouvait point aider sa sœur aîné, et l'autre parce qu'il avait été accusé à tort d'un assassinat. Mais le pire, c'était qu'on l'accusait d'avoir commis un meurtre avec préméditation.
Sarah ne supportait pas. Peter non plus. La réputation que c'était forgée les Preskoroy, leurs armoiries qui brillaient fièrement dans tout Barcelone, venait d'être brûlée.
Cette justice corrompus qui ne pouvait pas même comprendre ce qu'elle faisait, d'avoir condamnée à mort une jeune fille n'ayant pas même commis le moindres crimes de sa vie, sauf exception d'avoir cassé les vases de sa tante Motya, une fois, quand elle était venu à Saint-Pétersbourg.
Demain était l'heure de sa mort. Sa fin. Personne ne pouvait la sortir de ce destin tragique, personne ne pourrait lui retirer la corde du cou à temps. Demain allait signer une nouvelle ère pour sa famille, elle se disait. Dans le grand livre des mémoires des Preskoroy, la condamnée pensait, ce fameux "demain" serait noté comme le jour où elle est décédée.
Vingt-et-un juin.
Le jour où Sarah Harta Adelhaid Preskoroy aurait du mourir.
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Re: Challenge écriture: WRITOBER Ven 6 Oct 2017 - 19:45 | |
| Un peu in extremis, mon texte pour le jour 6 ! - Justice/Silence:
Autour d'un lit, une silhouette enfantine enfuie sous les draps et noyée dans les bandages. Assis à ses côtés, une ombre blanche richement vêtue et derrière lui, débout dans les ténèbres de la pièce un homme, dos à la scène. - Qu'allez-vous faire, votre excellence ? - Je vais faire justice par moi-même. - Que voulez-vous dire ? - Je ferais autant de mal qu'on lui a fait. - De qui parlez-vous ? - Vous le savez très bien, je parle de celui qui n'a fait que vivre loyalement et pieusement. On l'a lâchement trahis, abandonné et assassiné. Il était pareil à César tué des mains de celui qu'il aimait d'un amour filiale. - Comment cela ? - Le coup a été porté par un fou, mais celui que l'on pensait être ami a été celui qui l'a achevé par sa félonie. - Et... Comment comptez-vous vous faire vengeance ? - Je ne compte pas "faire vengeance" ; encore moins pour moi-même. Je le fais pour lui et uniquement pour lui. De même, je ne fais que rendre le coups, je ne fais que la justice pour ceux qui ne peuvent plus la rendre eux-mêmes. - Alors, je vous repose la question : Que comptez-vous faire ? Un rire sarcastique s'éleva un bref moment. La scène se figeait avec le rire hystérique et erratique du fantôme. Et longtemps après, le silence était le seul vacarme que l'on entendait.
édit: attention à l'orthographe des expressions ! (in extremis et non on extremist) |
| | Re: Challenge écriture: WRITOBER Ven 6 Oct 2017 - 23:38 | |
| - Spoiler:
Ce texte se base sur Le livre des Islandais du prêtre Ari le Savant. Notez que s'il est probable que les noms cités soient historiques, le déroulement de l'affaire est amplifié quant au rôle des missionnaires et simplifié en mettant en avant que le christianisme arrive en Islande par la volonté du roi de Norvège Olaf Tryggvason alors qu'il y avait des influences préalables venant des îles britanniques et de Norvège. Ce petit texte (écrit rapidement pour cause du défi un jour = un texte) essaye de combiner le récit d'Ari à la probabilité historique mêlée à du Hetalia. Althing = assemblée générale. bondi, boendr = propriétaires terriens, très puissants sur l'île. lögsögumad = président. Hudulfólk = le peuple caché.
Writober 6 : Justice/silence
Islande, 999
Un profond silence était tombé sur l'Althing. ĺsland se tenait pourtant coi et immobile, osant à peine ciller des yeux. Il y avait eu tellement de cris, tellement de disputes, des réminiscences de l'hostilité contre le missionnaire Thangbrand d'un côté, de l'autre des argumentaires positifs envers la nouvelle religion, qui se diffusait depuis longtemps depuis les îles britanniques et le territoire de Nóreegr.
Nóreegr.
Il lui manquait tellement dans une telle situation. Même si c'était en grande partie à cause de la volonté de son roi, Olaf Tryggvason, que la question qui déchirait l'Althing se tenait en premier lieu. Depuis qu'il avait commencé à se développer, Nóreegr partait plus souvent, appelé sur ses terres par des rois toujours plus enclins à unifier et centraliser. S'il affirmait tout haut qu'il pouvait se débrouiller tout seul, ses clameurs ne masquaient que le silence de son désir d'avoir son aîné à ses côtés pour l'épauler.
Et le silence n'en finissait pas.
Il devenait pesant, une véritable chape qui l'étranglait et le serrait de toutes parts, une enclume posée sur son frêle corps, prête à l'aplatir au moindre signe de faiblesse. ĺsland commençait à préférer le moment où les hommes criaient et débattaient, vivants, compréhensibles, pas comme ces statues figées dans un silence méditatif et pesant.
Hall de Sidha, fils de Thorstein, Hialti Skeggjason du Thjorsardal et Gizor le Sage, fils de Teit Ketilbjörn de Mosfell, noms d'importance parmi des hommes éminents avaient bien parlé. L'Althing était prêt à accepter d'écouter leurs argumentaires, d'autant plus que la nouvelle religion n'était pas vue d'un œil néfaste, même parmi ceux qui ne l'avaient pas pleinement acceptée par le baptême. Surtout si le roi Olaf Tryggvason désirait que les Islandais deviennent chrétiens.
Mais elle remettait nombre des croyances chères à leur peuple en question. A commencer par le Hudulfólk. Et pour beaucoup, les réticences venaient de là. Personne ne voulait mécontenter les Puissances, souvent propices et fastes aux hommes, en reniant leur existence. ĺsland moins que quiconque. Il avait grandi entre les lueurs et les ombres du Monde du Double, auprès d'un frère en appelant aux Puissances et des Quatre Landvaettir protecteurs de sa terre.
Comment pourrait-il considérer Nóreegr comme un sorcier, un suppôt du Diable ? Et ses fidèles amis invisibles pour le commun des mortels comme des créatures du Mal ?
Il se demandait si les mêmes questions tourmentaient les hommes qui se taisaient devant l'ampleur de la question : accepter ou refuser la religion des Chrétiens ?
- Qu'ĺsland parle.
Il se figea, son petit corps tendu par la peur et l'affolement. Son esprit lui jouait-il des tours tordus ? Non. S'il ne pouvait deviner quel bóndi avait élevé la voix pour offrir cette idée à l'Althing, il lui paraissait clair qu'elle avait été acceptée.
Tous les boendr le regardait en attente de sa parole.
Les mots restaient coincés dans sa gorge, pas même formulés dans sa pensée. Le silence qui lui avait paru si interminable et pesant lui paraissait maintenant un cocon protecteur dont il avait été douloureusement extirpé, avant d'avoir les ailes nécessaires à son envol. Et ils le regardaient encore, plus silencieux que jamais, le regard jugeur mais attendant un jugement de sa part, venant trancher son silence.
L'esprit d'ĺsland se perdait en conjectures, il se noyait parmi toutes les situations, bonnes comme mauvaises, qu'il entrevoyait. Il ne pouvait choisir, c'était trop lui demander. C'était aux hommes de choisir, en leur conscience… même si lui, ĺsland, connaissait leurs pensées dans leur généralité.
Lui-seul pouvait transmettre à l'Althing la voix d'ĺsland.
Alors tout lui parut clair. Il se rappela que Nóreegr s'acclimatait progressivement au choix de ses rois et, plus réticent, de son peuple, et qu'il n'en continuait pas moins d'user de sa magie, même s'il se montrait plus prudent dans son utilisation. Qu'il n'avait pas relégué le Monde du Double dans les Enfers des Chrétiens. Et les Celtes, qui envoyaient nombre de missionnaires sur le Continent et en Scandinavie, n'avaient pas renié leurs traditions magiques.
- Beaucoup désirent la religion du Christ et beaucoup ne veulent pas abandonner les anciens cultes.
Les boendr se dressèrent à ses mots, qui contre sa première affirmation, qui contre la deuxième, tous incompréhensif quant à la conclusion qui s'imposait ; il mettait sur un pied d'égalité les deux argumentaires. ĺsland ne pouvait plus parler, la pression ayant eu raison de ses forces, mais il sentait que ses hommes commençaient à comprendre le sens de sa pensée, et qu'elle leur plaisait.
Le lögsögumad de l'Althing, Thorgeir Thorkelsson, statua finalement que la religion des Chrétiens était maintenant celle des Islandais qui accepteraient le baptême, mais que ceux qui le désiraient auraient le droit d'adorer dans un cadre privé les anciens cultes et de consommer de la viande de cheval durant encore quelques temps de transition.
Mais ĺsland doutait que le Hudulfólk soit un jour oublié par son peuple.
Dernière édition par Zero-ryuu le Dim 8 Oct 2017 - 16:03, édité 1 fois |
| | Re: Challenge écriture: WRITOBER Sam 7 Oct 2017 - 0:03 | |
| Je transmets le texte de Simple Demoiselle du jour 7 : - Spoiler:
Javier aimait son quartier. Il avait beau ne pas figurer sur la liste des plus fréquentables, le niveau de vie manquait raffinement, de classe, d'élégance, il refusait de le quitter. Son Papa qui travaillait dans la police disait de toute façon qu'y vivre c'était bien pour lui. Il y apprenait la réalité, pas que la mauvaise, d'ailleurs, mais il y découvrait la vie, la vraie. Les fins de mois difficiles des voisins, la proximité tantôt bienveillante, tantôt moins aimable des divers locataires de leurs cages d'escalier. Il adorait surtout le square à côté de chez lui où évoluaient des enfants de tout horizons. Les langues chantaient, les accents y ajoutaient une petite touche d'exotisme dans son quotidien. Les odeurs, les vêtements, les couleurs. L'épicier de quartier ouvert pratiquement toute la journée, un roulement familial permettait cette particularité. Et surtout, le plus important aux yeux du petit Latino, le garçon de du palier d'en face. Il avait peut être trois ans seulement, cela ne l'empêchait pas de s'entendre avec cet autre plus jeune que lui. A six ans dernièrement fêtés, Javier allait bientôt franchir les portes de la grande école, apprendre à lire officiellement. Et quand on lui demandait pourquoi il ne voulait pas partir de cet endroit où sévissait une certaine criminalité, il haussait les épaules. C'était chez lui, il suffisait de savoir à qui parler, baisser les yeux devant les bonnes personnes et, les Grands, ils laissaient tranquille.
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Re: Challenge écriture: WRITOBER Sam 7 Oct 2017 - 4:37 | |
| Participation pour le 6ème jour (je n'ai pas pu le poster avant) - Justice/silence:
« Cos my friend said, he’d take you home, he sits in a corner all alone… » Supersonic Oasis (Definitely Maybe, 1994)
Andy quitta la soirée à l’aube, il ramena Roman, son ami d’enfance. Andy et lui étaient inséparables. Roman était ivre, Andy était fatigué. Une seconde d’inattention suffit à pour que tout bascule. Il faisait noir, Andy ne vit pas le virage serré car trop occupé à rire avec son ami. Il ne put pas voir le camion arrivant dans le sens inverse. En revanche, il eut le temps d’observer le corps sans vie de son ami pendant plusieurs longues minutes avant que les secours ne viennent le dégager. Andy s’en sortit indemne. Roman ne s’en sortit pas. Andy aurait donné n’importe quoi pour qu’il ouvre les yeux et qu’il lui dise « Je dois juste avoir le poignet cassé, je vais bien. », mais ce ne fut pas le cas. A l’hôpital, la première chose qu’il vit fut le visage de son petit frère Nemo, appelant son nom. Il lui sourit une première fois, puis referma les yeux de honte. Il ne pouvait pas faire face à sa famille, et encore moins à celle de Roman dont la mère ne manqua pas de lui flanquer une gifle le jour de sa sortie. Andy pleura en silence ce jour-là. Roman n’aurait pas voulu ça. Il aurait voulu que sa mère pardonne son ami Andrew. Andy, celui qu’il avait toujours considéré comme son frère depuis leur plus jeune âge. Dans la salle d’audience, Andy fut incapable de prononcer un mot. Il avait tué son meilleur ami. Il fut tout de même prononcé non coupable. Vivre avec une mort sur la conscience était suffisant aux yeux du juge, mais pas aux yeux des parents de Roman. Son avocat lui avait dit de ne rien dire, de toute façon, il n’en avait pas la force. Il se renferma sur lui-même au fur et à mesure. Le temps passait, Andy stagnait. 4 années s’écoulèrent, Andy avait avancé, mais un vidé était toujours présent. Quand on lui demandait ce qu’il s’était passé cette nuit-là, Andy ne répondait pas. Le souvenir était trop présent, trop fort. La reviviscence était trop régulière, il aurait voulu avoir le luxe d’oublier. Andy avança, mais pas dans le bon sens. Le jour où il s’engagea sur ce pont. Rouge. La couleur du sang, la dernière chose qu’il vit sur le visage de Roman. Le souvenir était trop pénible, la culpabilité pensait lourd sur ses épaules. Il avait pris une vie, et c’est exactement ce qu’il voulait rendre. Alors il le fit. Il donna sa propre vie.
Et voici ma participation pour le 7ème jour. - Enfance/banlieue:
Lore et Andy étaient nés en périphérie de San Francisco, dans une famille assez fortunée, leur père travaillant dans la syllicon valley. Lore eut une enfance calme et sans histoire. Passant la matinée chez des voisins et l’après-midi chez d’autres. Le jour du tremblement de terre, Lore était chez un ami, sur la base militaire d’Alameda. Il rentra chez lui quelques jours, le quartier était dévasté, son enfance était en partie détruite avec le séisme. En entrant dans sa maison, une des moins touchées, il vit que ses parents n’étaient toujours pas rentrés. Andy était là, avec Nemo, son petit frère de deux mois, et Neil, son oncle. Du haut de ses 15 ans, Lore était l’aîné. Il n’était pas du genre à montrer qu’il avait peur. Tout s’effondra trois jours plus tard quand on vint leur annonce le décès de leurs parents.
Lore revint dans le quartier 15 ans plus tard avec Nemo. Tout avait changé. Lore reconnut à peine le quartier. Il ne retrouva pas ses repères. Une fois dans la maison, il se rendit compte qu’en 15 ans, rien n’avait été touché. Il monta à l’étage pour se rendre dans sa chambre. Il montra à Nemo où était la sienne. Ses affaires de quand il était bébé y étaient encore. La maison était figée dans le temps. Pendant que Lore récupérait ses affaires, Nemo alla explorer d’autres pièces. Il tomba sur le bureau de leur père. Il y avait une photo des parents avec Lore et Andy. « C’était au Sri Lanka. On est partis là-bas un été. Chaque été, on partait dans un pays différent. » Nemo regarda son frère. « Tu sais, quand j’étais petit… Andy me disais souvent que les parents lui manquaient. Et je ne comprenais pas. J’étais trop jeune pour me souvenir d’eux. Et pendant longtemps, j’ai eu envie qu’ils me manquent. Enfin, aujourd’hui aussi, j’aurais aimé dire que mes parents me manquent, mais je ne sais même pas qui ils sont. Pour moi, ils ne sont que des gens que j’ai vus en photo. Je ne connais pas le son de leurs voix. Mais je connais celle d’Andy, et celle de Neil. Mon vrai père, c’est Neil. C’est lui qui m’a élevé et qui m’a sincèrement aimé. » Nemo posa la photo et partit dans une autre pièce.
Il tomba sur la chambre d’Andy. Il y avait un carnet sur son bureau. Nemo l’ouvrit, il tomba sur le jour de sa naissance. « J’ai eu un petit frère. Les parents ne savaient pas comment l’appeler, alors ils m’ont laissé choisir parce que Lore faisait la tête. Il s’appelle Nemo. » Nemo ne savait pas qu’Andy avait choisi son prénom. Il afficha un immense sourire au milieu de ses larmes. Il se sentait fier. Il n’aimait, ni ne détestait son prénom. Mais aujourd’hui, il était heureux de le porter. Il avait peur d’oublier Andy un jour, mais à partir de ce moment, il aurait des centaines de raisons de penser à lui. Ne serait-ce qu’à chaque fois que quelqu’un prononce son nom. Lore vint l’interrompre. « Tu sais… Tu as totalement raison dans ton raisonnement. Mais tes parents biologiques, eux, t’aimaient vraiment beaucoup. Tu ne pleurais jamais sauf quand tu avais faim. Mais tu étais un enfant plus que sympa. » Il marqua une pause pour contrôler les larmes qui montaient. « Quand je suis parti chez Oliver et Shelly, je me suis vite rendu compte de mon erreur. Mais j’ai fait avec, je n’étais pas mal traité, et ils m’ont aimé à leur façon. Mais vous deux, vous me manquiez. J’ai rejeté ma frustration sur Andy. Et maintenant qu’il n’est plus là, il me manque, et je le regrette énormément de m’être comporté comme un enfoiré avec lui. » « Il me manque à moi aussi. Il… Il était un grand frère génial. Il acceptait de jouer avec moi quand j’étais petit et que je l’embarquais dans des trucs vraiment cons et que je faisais passer mes problèmes d’enfants que je pensais plus graves que les siens avant tout. Il m’a supporté longtemps sans rien dire. » Lore ne dit rien, il écoutait son frère. « Tu sais, Lore… Je pense que...Ils ne sont pas vraiment partis. Ils continueront à vivre autant qu’on se souviendra d’eux. Et aujourd’hui, je suis content qu’on soit devenus proches tous les deux. Parce que je ne sais pas si Andy m’aurait autant aidé que toi et Ianto le faites. Tu as vraiment de la chance de l’avoir rencontré.» Lore sourit, Nemo quitta la pièce pour retourner voir sa chambre. Il récupéra les peluches qui traînaient. « Neil va être ravi. » Taquina Lore « Neil sait que je n’ai pas grand-chose de quand j’étais tout petit. Il ne dira rien. A part peut-être de les passer à la machine à laver.» Ajouta Nemo
Il posa une épaule sur l’épaule de son frère et ils redescendirent pour trouver Ianto au rez de chaussée qui vint les rejoindre.
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Re: Challenge écriture: WRITOBER Sam 7 Oct 2017 - 13:13 | |
| Très court et encore brouillon, c'est ce que j'ai pondu de plus valable sur le thème... Haaa la détermination à concerver les pairs :'D - Banlieue/Enfance:
Il aimait cette banlieue, comme une campagne à proximité de la ville. Il y avait passé toute son enfance à s'y isoler pour y trouver un peu de calme, des jeux fantastiques et fantaisistes, des jeux avec les notes sans côtes ni précepteurs. C'est là aussi qu'il pouvait rencontrer des gens sans étiquette, des camarades de jeux éphémères mais sans limite. Cette banlieue voulait dire beaucoup alors qu'elle avait si peu à offrir à l'époque. Assez éloignée de la ville classique et austère pour une périphérie plus libre et confortable sans pour autant être un territoire inconnu. C'était ça qui était fabuleux : un autre monde sans même sortir de la ville, sans même risquer de se perdre, sans même craindre une réprimande pour s'être éloigné. Un ailleurs emplis de mélodies et de sons teintant de rires d'enfants, dont les siens, si claire et si loin. Un petit paradis en somme et une mélancolie douce des jours passés, car tout avait changé en ce lieu, mais les souvenirs sont gravés dans la pierre dont les hymnes sont gravés dans son coeur. Encore aujourd'hui, quand il est en peine, il joue la symphonie de Vienne, son hommage à son âme et sa banlieue, théâtre de son enfance et de ses errances.
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Re: Challenge écriture: WRITOBER Sam 7 Oct 2017 - 21:30 | |
| Septième jour ! Encore les mêmes OCs, avec encore un texte tout bonnement sans queue ni tête. Mais bref. ENFANCE. - Texte du jour sept:
"Arthur était assit dans l'herbe mouillée par la rosée du matin. Son père était armé d'un arc en bois sombre, plusieurs flèches aiguisées dans son carquois. Avec l'une d'entres elles, il visait un arbre, à bien dix mètres de lui. Quand elle fut tirée et plantée dans le tronc, l'homme âgé regarda son fils. Celui-ci tripotait les fleurs à côté de lui de sa main, tout en regardant son père de son œil bleuté. Il se leva, époussetant son pantalon marron, puis rejoint son père."
Ce genre de souvenir, Peter en avait à la pelle. Quand son père l'entraînait au maniement de l'arc, dans la forêt. Cette époque où il l'entraînait à se battre. Cette époque qu'il regrettait tellement. Il en pleurait, des fois. Mais son père n'était plus là, maintenant.
Il avait conservé l'arc de son paternel, et trônait dans sa chambre. Des fois, Peter se disait qu'il devrait la jeter au feu. Trop de souvenirs douloureux lui évoquait cet arme de bois. Trop douloureux, aussi bien au deuxième sens du terme qu'au premier.
Il regrettait avec amertume son enfance. Son enfance où il est mort. Des fois, il se demandait qui était exactement décédé, quand il était enfant.
Son enfance où Sarah souriait comme pas possible, alors que maintenant, son visage est figé. Le sourire de sa sœur est mort. Alors, c'est ça, qui est mort quand il était enfant ? Ou bien autre chose ?
Peter ne savait plus. Tout ce qu'il pouvait comprendre, c'est que son enfance avait été une chimère.
Dernière édition par Yui [Lunatoris] le Dim 8 Oct 2017 - 15:25, édité 1 fois |
| | Re: Challenge écriture: WRITOBER Sam 7 Oct 2017 - 23:41 | |
| Writober 7 : Enfance / (Banlieue)J'ai eu du mal avec "banlieue" vu la chronologie, mais j'ai essayé de l'appliquer en tant que "périphérie d'une ville". "Ville" étant un autre souci, j'ai choisi de placer ce petit texte à Ribe, au Danemark pour deux raisons : il s'agit de la plus vieille ville de Scandinaie - le Danemark est le pays de Scandinavie viking pour lequel on peut parler de ville à cette époque (car il a connu une centralisation du pouvoir royal plus tôt et une influence des royaumes carolingiens). Mikligard = Constantinople. - Spoiler:
Vers 920, Ribe (Danemark)
ĺsland s'était perdu. Ou plutôt, il avait perdu Nóreegr et déambulait désormais au gré de ses envies. Après une première rencontre, son grand frère l'avait emmené, à sa demande, découvrir les terres de Svea et Danmörk. Ils avaient visité Birka et le grand sanctuaire d'Uppsala dans un premier temps, accompagnant Svea qui s'en retournait sur l'Austrvreg. Pour une raison qui lui échappait, Nóreegr avait refusé qu'ils n'aillent plus loin sur ce chemin et ils avaient abandonné Svea lorsqu'il avait fait voile vers Staraja-Ladoga au bord d'un knörr qui s'en reviendrait chargé des merveilles de Mikligard et des Arabes. Leur voile à eux s'était plutôt tournée vers l'ouest, vers les terres de Danmörk qui les y avait précédé, rappelé auprès d'Harald à la Dent Bleue. Ils avaient fini leur voyage à Ripa, deux jours plus tôt, mais ĺsland se sentait encore balloté et impuissant parmi les vagues de la dynamique vivante et empressée de la ville. Ripa était grande, bruyante, chaleureuse et chatoyante. Il avait entendu plusieurs langues, dont certaines qu'il ne comprenait même pas, qu'il n'avait même jamais entendu. Il y avait à Ripa un commerce florissant où se retrouvaient des marchands de tous les horizons, qu'ils soient proches, venus de Svea ou de Nóreegr, ou plus lointains, des Frisons, des Slaves, des Francs, des Angles, des Celtes et d'autres encore. Langues germanophones, langues romanophones, langues slaves et langues celtiques se mêlaient et s'entremêlaient dans un joyeux ballet de sons et de carillons, où parfois résonnaient la cloche du latin de la messe. Car Ripa s'était vue dotée presque un siècle plus tôt d'une cathédrale demandée par le missionnaire Ansgar au roi Horik, deuxième du nom. ĺsland avait bien retenu la réponse de Nóreegr tant le bâtiment étrange et nouveau l'avait frappé. Mais l'enfant s'était vite lassé du bruit et de l'agitation du port et de l'église. Ses pensées s'étaient tournées vers ses amis, les Quatre Landvaettir protecteurs de sa terre, qui lui manquaient atrocement depuis son départ, et il avait finalement perdu Nóreegr. Ce qui l'étonnait de son grand-frère si souvent inquiet à son sujet. Alors il marchait sans but, sifflotant une chanson des álfar de son pays, s'éloignant de la ville et de ses bruissements, se régalant du chant des oiseaux et des bêlements des bêtes environnant Ripa. Il sentit brusquement une petit taloche lui percuter le nez et il gémit un éternuement surpris, cherchant des yeux l'agresseur invisible. Un rire léger et tintant lui fit redresser la tête et il adressa de gros yeux faussement courroucés à la petit fée qui voletait au-dessus de sa tête. Elle lui sourit d'un air empreint d'innocence, les bras croisés derrière son dos, mais il ne fut pas dupe de sa dissimulation. « Bonjour, petit être. Tu sembles en mal de compagnie. » - Bonjour, petite fée. Stori bróðir m'a perdu, répondit-il avec une moue boudeuse. Evidemment, la faute incombait à Nóreegr. C'était sa responsabilité de le surveiller, pas la sienne de veiller à suivre les pas de son aîné. La fée rit à s'en tenir les côtes, gazouillant et tournoyant autour de sa tête, folle d'une intense joie de vivre. « Jouons tous les deux ! » ĺsland plissa des yeux, se rappela les conseils de Nóreegr et bondit avant que la fée ne comprenne ce qu'il se passait. Il l'attrapa délicatement entre ses petites mains potelées et lui sourit de toutes ses dents, où quelques trous perçaient. - Attrapé, à toi. Et il la relâcha en partant à toute allure sous leurs rires conjoints. Elle était plus rapide que lui mais il la sema de multiples voltes et slaloms jusqu'à ce que des voix inconnues n'arrêtent son élan dans un dérapage de terre et d'herbe, et le sien dans sa chevelure. Il la sentit s'y blottir et porta instinctivement la main à sa tête pour lui caresser le dos, atrocement conscient des regards portés sur lui. Trois enfants jouaient en cercle lorsqu'ils les avaient interrompus en déboulant d'entre deux taillis. Il y avait deux garçons et une fille, le plus âgé allant sans doute vers sa douzième année, et l'âge des hommes, et la fillette ne paraissant qu'à peine marcher. Tous les trois portaient autour du cou une croix des Chrétiens. Et regardaient fixement la petite fée perdue dans ses cheveux. Il fut un instant étreint par la peur. Jouer avec les fées faisait-il partie des superstitions interdites par les Chrétiens et auxquelles Nóreegr lui avait conseillé d'obéir à Ripa ? Il ne voulait pas causer des problèmes superflus à son frère, déjà qu'il s'était égaré, lui causant sans doute d'innombrables soucis. Mais le plus grand garçon posa un doigt sur sa bouche et lui sourit avec un clin d'œil espiègle. - T'es un étranger ? - J'suis… j'viens d'ĺsland. Les enfants danois mirent heureusement son lapsus révélateur sur le compte de la légère différence entre leurs langues. Leurs yeux brillaient à l'évocation de la lointaine île qui leur paraissait encore plus nouvelle que les pays des Francs ou des Slaves, pourtant éloignés, mais depuis longtemps connus. - On jouait aux osselets, lui indiqua l'aîné, avancé en porte-parole du petit groupe, en lui montrant les petits os de mouton dans sa paume. Tu te joins à nous ? ĺsland hocha vivement la tête, ne réveillant même pas la petite fée qui s'y était endormie, heureuse de leur jeu et au chaud entre ses mèches, et s'empara des osselets pour commencer un nouveau lancer. S'il ne sut jamais comment s'appelaient les trois petits humains avec lesquels il s'amusa de longues heures, il se rappela longtemps de cette journée dans les environs de Ripa, à s'amuser jusqu'à ce que le soleil se couche et que Nóreegr le retrouve finalement, somnolant à côté de ses compagnons de jeu.
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| | Re: Challenge écriture: WRITOBER Dim 8 Oct 2017 - 12:12 | |
| Le texte 8 de Simple Demoiselle : - Spoiler:
Je ne le vois pas. Ou du moins je le prends pour autre chose. Je me mélange, je ne sais plus... Je sais ce que c'est sûrement de l'amour entre nous, enfin, tu me le présentes comme ça et je voudrais te croire, je ne peux pas douter de toi. Je n'ai pas le droit. Je me culpabilise terriblement parce que je te fais du mal. J'aimerais pourtant que ça reste mon problème, mon erreur. Quand tu prononces ces mots, certains soirs j'ai envie de dire que c'est faux, que tu ne ressens pas ça pour moi, que tu te leurres que tu t'imagines, que tu déformes... Je crois que je ne parviens pas à accepter cette phrase parce que cela reviendrait à nous donner un lien que je refuse. Je préfère encore affronter cette situation seul que de t'y mêler. Si tu m'aimes, ça te touchera forcément plus que de raison. Je ne le tolère pas, que tu en sois affecté. Simplement. J'ai envie de te dire pardon, parfois je souhaite que tu me laisses et tu t'en ailles..
Et le mien : J'ai choisi de tourner ce thème autour d'une construction précise : le pont de Ravning construit sous Harald à la Dent Bleue vers 980 et rapidement abandonné par la suite. - Spoiler:
Wirtober 8 : Pont/confusion
Vers l'An Mil, non loin du site de Jelling (Danemark)
Assommé par une houle de lassitude, Danmörk s'était discrètement échappé de la turbulence cacophonique des hommes sur le départ de la guerre. Un autre jour, un autre temps, il en aurait été heureux, toujours prompt à prendre les armes. Pas ce jour-ci, pas pour cette raison. Son roi, Sven à la Barbe Fourchue, était déterminé à se rendre en Angleterre punir personnellement Aethelred, deuxième du nom, pour le massacre de la Saint-Brice. Danmörk se sentait encore nauséabond de l’événement. Il avait senti chacune des morts comme autant de coups de poignard lacérant son corps impuissant et son esprit perdu dans l'incompréhension. Ses nuits étaient peuplées de murmures et ses rares rêves de sang et de hurlements. Alors, même si son royaume s'étendait jusqu'à Nóreegr, et influençait jusqu'aux terres de Svea, Danmörk était abattu par une fatigue de laquelle il peinait à s'en sortir. Elle se pressait contre lui, l'enserrant de toutes parts, lourde et étouffante, lui volant la force de son cœur et la volonté de son âme. Peut-être qu'aussi le ressentiment que ses bróður commençaient à éprouver contre lui le minait plus qu'il ne voulait bien l'avouer. Sa relation avec Svea avait toujours été conflictuelle, concentrée autour de la Scanie, entre attachement et concurrence ; de cela, il avait l'habitude, mais désormais, même Nóreegr le regardait parfois avec quelques éclats de fureur dans les yeux depuis la mort d'Olaf Tryggvason. Ne pouvaient-ils pas entrevoir ce qu'il envisageait après tant de conquêtes ? Ils ne lui avaient pas demandé son avis sur la question, l'empêchant de leur expliquer ses espoirs de rassembler leur petite famille sans qu'il n'y ait plus aucune dissension ni querelle. Alors Danmörk, frappé de tous les côtés par une humeur maussade, déambulait sur son territoire, ressassant ses sombres pensées, avec l'espoir de trouver quelque chose dans le paysage pour amener ses idées vers une pente moins noire, et possiblement lui redonner la fougue guerrière qui le caractérisait habituellement. Il comptait accompagner Sven en Angleterre. Il ne s'était guère éloigné de Jelling qu'il tomba sur le pont de Ravning laissé à l'abandon. Les souvenirs le happèrent dans l'instant. Il se rappela Harald à la Dent Bleue et ses grands projets de construction. De quelle façon ce roi, le père de Sven, avait réussi à réunir suffisamment de pouvoir pour rassembler la formidable main d'œuvre nécessaire à ses ambitions de bâtisseur. Danmörk s'en souvenait avec acuité. Il avait participé à la construction du long pont de bois, mettant gaiement la main à la pâte, et en avait ressenti une intense fierté. Il y avait tellement de savoir-faire, de minutie, de précision dans la mise en œuvre de l'imposant ouvrage. Tant de d'heures de travail, tant d'amour d'une œuvre réalisée avec un soin particulier. Il se rappelait les chants des ouvriers débitant les arbres, le regard amoureux des artisans façonnant les planches, la perfection exigée par les techniciens pour aligner les piquets. Il n'y avait pas eu une multitude d'hommes mais un corps uni œuvrant en commun à la réalisation du projet. Sa mémoire flanchait sur la réelle utilité du pont de Ravnig, construit vingt ans plus tôt, même s'il se doutait qu'elle avait eu à voir avec la menace d'Otton au sud, qui avait envahi Danevirke et se rapprochait de Hedeby, nécessitant l'envoi de fournitures et de troupes. Qu'importe, après tout ? Pas même une dynastie humaine n'était passée que le pont était laissé à l'abandon. Le temps commençait déjà à altérer la grandeur de la construction envahie par les mauvaises herbes et impactée par l'humidité. Le bois gémissait sa douleur d'être laissé au sort de la nature cruelle et exigeante. Privé de son écorce, périssable, il était condamner à se flétrir. Le pont n'en serait bientôt plus un, pourri et dangereux, infranchissable. Aucune réparation n'était prévue pour lui rendre son éclat, et ne le serait sans doute jamais. Qu'importe, en effet. Ni le temps ni les hommes engagés dans cette construction n'étaient importants devant la réalité des intérêts royaux. Le pont de Ravning avait eu une importance ponctuelle pour Harald, et avait démontré sa puissance royale, mais Sven n'en avait déjà plus cure. Les humains construisaient et détruisaient sur l'instant présent, souvent sans se soucier de la postérité, sauf lorsque cet objectif était justement au cœur de leurs intérêts. Danmörk peinait à comprendre cette habitude. L'état du pont de Ravnig le plongeait dans une grande confusion. Pourquoi tant de labeur et de peine pour quelques années de poussière ? C'était lors de ces moments qu'il ressentait le gouffre qui le séparait des hommes mortels. Et la vacuité de sa maussaderie. Il y aurait le temps de soigner, de pardonner et de donner des excuses, de conquérir, de grandir ou de tomber. Les hommes naissaient et mourraient, les rois se succédaient, les puissances s'élevaient et chutaient, mais il serait toujours là pour en être témoin. Qu'importe l'état des ponts et de sa confusion, il avancerait le cœur léger.
------------------------------------------------------------------------------- Edit : Review time Un petit mot sur cette première semaine : - Tous les textes sont agréables à lire, et diversifiés par-dessus le marché. Franchement, ça me donne l'occasion de petites pauses bien venues dans ma masse de boulot ! :D - Ame : Tes personnages sont très attachants et ces petits extraits donnent envie d'en savoir plus, malgré que ce ne soit pas toujours très joyeux. Si un jour tu écris leur histoire en entier, je la lirais volontiers, car ces textes m'ont mis l'eau à la bouche. - Simple Demoiselle : Tes textes me font souvent réfléchir, même lorsqu'ils très courts, ce qui démontre de la force des mots. - Yui : Tes personnages de Sarah et Peter m'intriguent et me touchent en même temps. Je lis avec plaisir leurs passages. - BruocHistoria : J'ai particulièrement aimé ton texte sur le thème technologie/fantaisie… est-ce moi qui ai associé ta métaphore à Tolkien ou non ? x3 Cette confrontation entre la révolution industrielle et l'imagination par un dragon et des nains m'a particulièrement rappelé le désamour de Tolkien pour l'industrie et ses propres métaphores sur le sujet. Et ton poème sur la Renaissance est vraiment sympa. - Je voulais aussi revenir sur le thème Justice/Silence : pour ce jour-ci, tous les textes sont particulièrement bons. Je les ai tous adorés. Au final : bon courage à tout le monde pour la suite ! :D |
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Re: Challenge écriture: WRITOBER Dim 8 Oct 2017 - 15:54 | |
| Et voici venir mesdames, messieurs et mesdemoishommes, le texte pour le huitième jour ! *applaudissements en délire de l'assemblée* Voilà, toujours un texte aussi bizarre, toujours avec mes OCs étranges que sont Peter, Sarah ( même si là elle n'est pas même mentionnée #PrayForSarah ) etc. ! PONT et CONFUSION. - Texte du jour huit:
Ce n'était qu'un vulgaire pont, se disait les autres. C'était le début de sa vie, se disait Peter.
Devant la grande demeure que possédait son père, il y avait un petit village, qui était relié à Barcelone par des petites routes. Et à coté de ce village, il y avait ce pont. Un tout petit pont de bois, presque détruit maintenant, qui enjambait un minuscule court d'eau. Mais c'était à cet endroit précis qu'il l'avait rencontré, qu'il avait croisé ces yeux bruns et son sourire resplendissant. Peter se souvenait très bien de ses pupilles, d'un marron magnifique et qui semblait lui avoir transpercer l'âme, et peut-être même avait-il atteint le cœur ?
Les deux enfants s'étaient présentés ; l'un s'appelait Arthur, l'autre s'appelait Peter.
Ils se retrouvaient toujours ici, à ce petit pont, c'était leur point de rendez-vous. Peter se souvenait du grand sourire que son ami arborait. Mais aussi de ses paroles. Des fois, son ami semblait dire des choses mystérieuses. Quand il fut aller demander à son père ce que son ami essayait de lui dire, il s'est fait frapper. Lui. Peter. Peter Preskoroy.
La première fois, il n'avait pas compris et s'était réfugié dans sa chambre en pleure. Il n'avait pas compris pourquoi son propre père, son tendre et aimé père, l'avait frappé. Son ami avait dis des choses si mal que ça ? Pourtant, il était persuadé de connaitre l'anglais sur le bout des doigts.
Peter était encore plus attiré par son ami d'enfance, que disait-il exactement, alors ? Il était confus, perdu.
Il regardait le petit pont semi-détruit, qui lui rappelait cette époque. Cette époque où quelque chose, ou quelqu'un, est mort. Mais qui, quoi ? Le flou.
Il sentit ses jambes le lâcher, et tomba.
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| | Re: Challenge écriture: WRITOBER Lun 9 Oct 2017 - 15:27 | |
| Et hop me revoilà! - Texte huit :
La vieille berceuse Écossaise s'élevait dans la petite chambre d'ami. Son mari refusait qu'elle y loge le petit avec leurs propres enfants. Le garçonnet encore si petit voyait le doux visage de sa tante penchée sur lui continuant de fredonner, essuyant ce qui restait de larmes sur ses joues. Elle ne cessait de lui répéter, dès que se présentait l'occasion qu'il ne devait pas en vouloir à son père, il fallait que Monroe comprenne que le jeune homme avait vécu des choses difficiles. Cela ne signifiait pas pour autant qu'il le détestait.
Tante Kennocha pouvait le veiller des nuits entières, même si, par la suite son oncle le lui reprochait, elle s'occupait selon ses dires beaucoup trop de ce gamin. Elle avait déjà deux enfants, pourquoi s'en ajouter un troisième? Si le frère ne parvenait pas à assumer son gosse, si sa compagne ne voulait pas prendre ses responsabilités, il restait toujours l'option d'en appeler aux services sociaux.
Ce que la jeune femme refusait, elle tenait à prendre soin de son neveu par elle-même. Fallait-il y voir les marques d'une culpabilité latente dans ses intentions? Personne ne se souciait réellement de lui, hormis Elle. Capable de sacrifier son propre sommeil si Monroe avait trop peur pour fermer l'œil. Que penser de Maman? En tout cas, Tante Kennocha le protégeait, le nourrissait au besoin, lui apportait tout l'amour, toute la tendresse dont sa Maman manquait. Il imaginait un monde où elle évoluait à ses côtés pour toujours...
Dernière édition par Simple Demoiselle le Sam 14 Oct 2017 - 13:01, édité 1 fois |
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Re: Challenge écriture: WRITOBER Mar 10 Oct 2017 - 0:08 | |
| Etttt texte du neuvième jour non jure ?. Je pose Sarah, Peter etc. sur la table à côté pour ce jour-ci, car cette fois c'est avec Hetalia. Et ben euh voilà élue meilleure phrase de l'année. Ah et c'est un FraSwiss *les rarepairs vous salut depuis le fin fond du fandom* . Et c'est extrêmement nul à chier comme texte au passage. Et je m'excuse de tout mon cœur de le poster le 10, mais je ne pouvais pas faire autrement, je suis désolé.e . . . AMOUR. - Texte du jour neuf:
Pourquoi il fallait que ça lui tombe dessus ? Pourquoi lui ? Pourquoi pas quelqu'un d'autre ? Pourquoi lui, Suisse ? Pourquoi avait-il fallut que le Ciel le fasse tomber amoureux de lui, de ce séducteur sans aucunes limites ? Ça lui faisait mal, mais restait tout de même de marbre devant lui. France ne devait en aucun connaître ses sentiments, jamais. Pourquoi est-ce qu'une personne comme lui, qui enchaîne rendez-vous sur rendez-vous, s'interreserait à lui ? Non, il ne l'aimait pas de la façon dont Suisse voulait, c'était impossible. Il en souffrait. Seul Liechtenstein avait remarqué sa douleur, mais en avait pas encore trouvé la raison, alors que celle-ci habitait juste à côté d'eux.
Suisse était coincé dans sa douleur, ses sentiments non réciproque, sa peine. Et pas même la cause de tout ses soucis n'avait supposé un quelconque problème. Et ça énervait le suisse encore plus
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| | Re: Challenge écriture: WRITOBER Mar 10 Oct 2017 - 0:12 | |
| En retard, mais heureuse d'avoir pris le temps de l'écrire. Ca m'a fait un bien fou, après ma journée stressante et mes journées stressantes à venir. Sous-thème sur les aurores polaires. Finnmark = Laponie et les Finnar = les Lapons, même si je préfère le terme Sames. Finnasse serait le nom donné aux Finnois à l'époque médiévale (pas certaine de l'orthographe). Je choisis toujours d'utiliser Suomi comme nom de Finlande, car il s'agit du nom de la tribu qui a finalement donné son nom au pays. L'autorité grecque citée est Aristote (ce qui est cool, c'est qu'au moins, il est probable que ses conceptions des aurores polaires se soient transmises à l'époque médiévale vu l'importance des textes aristotéliciens). - Spoiler:
Writober 9 : Nuit blanche/amour
Nord du Finnmark (Laponie), courant Xe s
Ils avançaient dans un océan d'ombres que tranchait seulement la blancheur immaculée de la neige qui s'étendait à perte de vue et des flocons scintillants qui glissaient silencieusement depuis la voûte céleste obscurcie par d'épais nuages de tempête. Ce n'était pas un temps pour se promener dehors. Pas durant la longue Nuit de l'Hiver, surtout aussi loin dans le Nord. Mais Suomi avait décrété vouloir observer les aurores polaires. Svea avait levé la tête vers le ciel déjà noir il y avait deçà plusieurs nuits de marche, mais le plus jeune lui avait assuré que les étoiles brilleraient quand ils seraient présence de Revontuli. Il se souvenait encore du ton mystérieux du chaman. Il l'oubliait souvent, car ses rencontres avec Suomi étaient aussi rares que recherchées, s'en étonnait à chaque fois. Et en avait peur, aussi, dans un certain côté. Les Finnasses contrôlaient les mêmes puissances que les terribles Finnar du Grand Nord. Mais Svea ne craignait pas Suomi ; pas qu'il le sous-estime, non, il en avait juste le sentiment. C'était cette même confiance aveugle qui l'avait fait suivre le plus jeune dans son épopée. Ils marchaient depuis des nuits et des nuits, et le ciel portait toujours la tempête. Svea redoutait le moment où la fureur céleste leur tomberait dessus, fous et inconscients qu'ils étaient. Mais Suomi avançait en souriant, chantonnant gaiement, le pas léger et virevoltant, loin de toute inquiétude. Et la simple vue d'une telle insouciance balayait les doutes et les craintes de Svea. Même l'idée de croiser Finnmark ne l'effrayait pas tant qu'il serait avec Suomi. Parce qu'il aurait alors le courage de défier le chaman du Nord pour le défendre ; et parce que Suomi ferait chanter son tambour de magie contre Finnmark, pour le défendre. Svea ne savait pas vraiment ce qu'ils étaient l'un pour l'autre, et ne se posait pas plus de question qu'une simple constatation. C'était à la fois identique à son sentiment envers ses bróður, mais différent aussi, et il ne saisissait pas cette différence. Leurs rencontres étaient fugaces, mais les souvenirs restaient vivaces ; il préférait s'en délecter plutôt qu'ergoter. - Ah ! s'écria Suomi, brisant le silence glacé, mais réconfortant, qui les entourait depuis qu'il avait cessé de chanter, fixant le ciel. Une première étoile venait d'apparaître, et bientôt une autre, alors que les nuages de tempête se déliaient sous les yeux estomaqués de Svea. Même si Suomi lui avait prédit le phénomène, il peinait à y croire. Suomi lui sourit, éclairant la nuit, et il lui dédia l'un de ses rares petits sourires en réponse. La nuit dut sans doute l'avaler, ou peut-être pas, vu que les lèvres de Suomi avaient réussi à s'étirer encore plus. Il rata les premières lueurs tant il ne pouvait détacher son regard. La surprise de trouver une voûte céleste d'un bleu hypnotisant, parsemé d'une multitude de brillances, le cloua sur place, la bouche mi-ouverte, exhalant un souffle impressionné, et coupé par l'admiration, quand les vagues ondoyantes et chatoyantes de l'aurore polaire s'imprimèrent dans ses rétines. Il y avait là une mer de vert, de bleu, de mauve et de rose, qui dansait une symphonie inaudible aux oreilles mortelles. - Le Grand Renard Rouge agite sa queue, et une infinité de poussières de neige illuminent la Nuit d'Hiver. Le regard de Suomi brillait d'émotion et d'espièglerie, quémandant l'heure des contes. Un étrange sentiment avait pris possession dans sa poitrine, il le savoura, mais ne chercha pas à l'expliquer. - Les Finnar au-dessus des terres Nóreegr… - Oui ? le pressa Suomi, agité par la curiosité, ses grands yeux violets emplis d'impatience. Svea ne pouvait s'en détacher. - Ils disent qu'ils sont le souffle des baleines. Le Finnasse rit doucement, amusé, et sans doute en train d'imaginer la chose. C'était une belle vision, du moins de la façon dont Svea se le représentait. Mais il ne savait utiliser les mots pour raconter des histoires comme un conteur. Il aurait fallu que Nóreegr soit là pour donner vie aux légendes. - Et que disent les hommes de Svea ? Il fut un instant surpris, puis ses pensées s'envolèrent vers la Valhöll désirée par tous ses guerriers. - La danse des valkyrjar. A ces mots, Suomi se rapprocha vivement, une moue au visage. - Elles attendront ! Il s'interrompit, un peu gêné, alors qu'il clignait des yeux devant son emportement, et se gratta la nuque, rajoutant à toute allure : - Tu as encore tant de choses à faire, je veux dire. Tant de routes à arpenter, tant de marchandises à commercer. Et puis, le Renard va les chasser, à fouetter autant de la queue comme ça ! Svea ouvrit la bouche, lâchant abruptement : - Les Grecs… Il s'interrompit brusquement quand il vit Suomi sursauter. Son regard devait avoir été trop prégnant encore une fois. Il se maudit pour son manque d'éloquence, pour l'absence de mise en forme dans sa phrase, pour sa voix coupante comme un rasoir. - Leurs anciens disent que ce sont les flammes du ciel. Suomi haussa un sourcil puis sourit doucement. - Personne ne peut vraiment dire ce qu'il en est, juste que c'est beau. Svea était parfaitement d'accord avec cette affirmation, sauf que ce n'était pas vraiment à propos des aurores polaires. Le sentiment inconnu ne faisait qu'enfler à mesure que leur énième nuit dans la Grande Nuit d'Hiver s'échelonnait sous les miroitantes lumières célestes.
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| | Re: Challenge écriture: WRITOBER Mar 10 Oct 2017 - 19:44 | |
| Et voilà pour aujourd'hui un petit test de forme - *:
Regarde comme elle est belle On dirait que sa couronne l'attendait Y a t il plus belle chose au monde A elle de perpétuer la lignée Une enfant Elue par son sang Tout repose sur sa personne Elle porte les espoirs de son peuple
En ce jour la princesse est devenue Reine
- **:
Respecte ces êtres supérieurs Entends tu leurs voix anciennes Leur grandeur te pétrifie Ils forment un Tout Garantissent ta sécurité Intéreagissent par des messagers On leur doit la vie N'oublie jamais cette phrase
Mon enfant, les Dieux te permettent de jouer et de rire: remercie les, honore les.
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Re: Challenge écriture: WRITOBER Mar 10 Oct 2017 - 22:19 | |
| Dixième jour. De nouveaux OCs, pas du même univers que celui de Sarah etc. Bref. ROYAUTÉ. - Texte du jour dix:
Nathaniel parcourait les immenses couloirs de marbres du palais, ses pas résonnant dans tout le corridor.
Nathaniel Arteus McKadwell, héritier au trône de Gearhyar. Il était beau, des cheveux blonds et longs, sans cessent tenus en queue de cheval, des grands yeux verts, et doté d'une loyauté et d'une vaillance sans faille.
Il était fiancé à l'archiduchesse d'Ansforr : Annika Ansforr. Une jeune femme assez insolite. Elle ne cessait de porter des vêtements tous plus fous et inimaginables les uns que les autres, ne cessait de rire pour tout et n'importe quoi, assez narcissique et excentrique, mais tout de même d'une douceur incomparable. Et grande fan de thé, également.
Cela avait beau être un mariage arrangé, Nathaniel était tombé sous le charme peu commun d'Annika. Il ne savait pas vraiment si c'était réciproque, mais apparemment, oui.
Son avenir lui faisait en quelque sorte peur. Rien que l'idée qu'il allait bientôt gouverner un royaume entier l'effrayait. Toutes les responsabilités qui lui tomberaient sur le dos, il en avait déjà mal.
Heureusement qu'il pouvait compter sur Annika, Liet et Helsto pour l'aider à faire face à son proche destin. Où il deviendrait roi.
Le roi Nathaniel Arteus McKadwell de Gearyhar.
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| | Re: Challenge écriture: WRITOBER Mer 11 Oct 2017 - 0:04 | |
| Et hop, on continue avec les personnages qui ont déjà été évoqués dans les textes précédents. Tout ce monde est issu de notre nouvelle coo écriture Welcome to the show et de mon projet Ces Choses qui ne se disent pas.
- Spoiler:
Le cœur d'Estéban se serrait régulièrement en été. Cette période de l'année le ramenait à des souvenirs pesants. Il avait fait une promesse, celle de ne confier à personne d'autre ce qui avait eu lieu cette fameuse de nuit de juin. Soren ne lui en voudrait pas, il en souffrirait trop pour... Cette phrase tournoyait dans son esprit "c'est ta faute". Cliché? Déjà vu? Basique? Il aurait suffi de quelques gestes, de deux trois phrases... Ces minutes supplémentaires auraient tout changé.
Alors il se traitait de tout les noms, se détestait profondément, autant par culpabilité que colère envers sa personne. Il ne pouvait pas ressentir de tristesse ou de douleur, le garçon ne portait pas en lui la blessure du principal intéressé. S'en vouloir après coup, c'était bien beau lui balançait Javier avec la force d'une gifle. Il aurait préféré se faire casser le nez, finir aux urgences, que ces phrases assassines. Il se sentait complice, n'aurait il jamais laissé se produire une telle chose s'il en avait eu connaissance, s'il avait capté des informations dans l'immense salon. Su ce qui risquait de se produire.. Non...Non!
Pire que tout, son état actuel souciait son camarade de classe. Oui, Soren trouvait encore le moyen de montrer de la sollicitude envers lui. Qui avait pourtant foutu sa vie en l'air... Cette gentillesse le tuait. Elle le lacérait, réduisait son corps en bouillie humaine, quand il se croyait enfin libéré, à l'abri, prêt à "mourir", les blessures s'effaçaient. Prométhée comprendrait cette image. Quand quelqu'un lui demandait si ça allait, il manquait de lui hurler dessus, il supportait plus que quiconque lui tende la main. Pleurer? Pas à lui de verser ces larmes. Estéban désirait l'indifférence de ses proches, il ne croyait plus au pardon. N'avait il jamais eu à le chercher...
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| | Re: Challenge écriture: WRITOBER Mer 11 Oct 2017 - 14:32 | |
| Le texte d'hier en retard. Celui d'aujourd'hui viendra ce soir. J'ai décidé de placer le thème autour de l'inscription de Jelling d'Harald à la Dent Bleue (983), premier roi danois à imposer le christianisme comme religion officielle et donc à affirmer l'exclusivité du Dieu chrétien. L'empereur Otton cité est Otton III. Il meurt le 7 décembre 983, il faut donc supposer que nous nous trouvons avant cette date. Le texte de l'inscription est tiré de Wikipedia. - Spoiler:
Writober 10 : Royauté / Religion
Danemark, Site de Jelling, 983«Le roi Harald fit faire / ces stèles pour Gorm son père / et, ce pour Thyra sa mère. / Harald conquit le Danemark / entier et la Norvège / et fit chrétiens les Danois. » Danmörk jeta un œil à Harald qui attendait patiemment sur le côté. L'aurore ne perçait pas encore que son roi l'avait convié, ordonné même, de l'accompagner jusqu'à l'inscription qu'il venait d'ériger sur le site de Jelling. Depuis lors, il ne cessait de lire et relire les runes en essayant de deviner l'objectif poursuivi par Harald qui restait désespérément silencieux. Il se doutait qu'il ne voulait pas qu'il relève l'arrogante proclamation des faits d'arme de son père Gorm, qu'il s'était arrogé comme siens. Les rois avaient coutume de réutiliser la gloire de leurs ancêtres à leur propre compte. - Est-ce que tu comprends, Danmörk ? Son silence commençait donc à devenir trop long. Il sourit maladroitement, se grattant la nuque, gêné et mal à l'aise de l'étrangeté de la situation. - Nous sommes plus grands et plus forts qu'avant. Ils avaient en effet porté l'influence, voire même la mainmise, danoise au-delà de la mer, sur les terres de Nóreegr et de Svea. - Nous sommes aussi devenus chrétiens. Danmörk grimaça, ses yeux mécaniquement attirés par l'inscription runique et ses derniers mots. Harald s'était en effet personnellement converti à la religion du Christ mais, contrairement à ses quelques prédécesseurs qui n'en avaient fait qu'une action personnelle, voire ponctuelle, il avait proclamé que Danmörk était dorénavant chrétien. Son roi comme son peuple. Ce que lui demandait de comprendre Harald était la teneur profonde de cette décision. Son roi prenait exemple sur l'ancienne puissance franque, lorsque Charles le Grand régnait sur un empire confinant jusqu'à leurs frontières. Mais plus proche, chronologiquement autant que géographiquement, et de fait bien plus menaçant, Otton de Germanie, empereur des Romains, ne pouvait que lui inspirer admiration et crainte. De ces illustres exemples, Harald ne retenait qu'une chose : les formes institutionnelles de la religion des Chrétiens étaient un socle primordial pour imposer son pouvoir. Et il comptait en faire de même. Les yeux de son roi le fixèrent avec un éclat sévère. - Dorénavant nous honorerons les prêtres et jetteront les idoles des faux dieux de nos ancêtres. Danmörk porta aussitôt la main aux amulettes qui ornaient son cou. Un petit marteau de Þor forgé dans la première pièce de monnaie qu'il avait obtenu par ses propres moyens. Une dent de loup, arrachée en pleine lutte, autour de laquelle il avait entortillé une plume de corbeau, en l'honneur d'Óðinn. Deux coquillages embrassés que Nóreegr avait consacré à Ægir et Njörd, pour qu'ils le protègent durant ses expéditions en mer. Une petite épée en bronze, offerte par Svea, le plaçant sous l'œil de Freyr. Il y avait tant de souvenirs entremêlés à ces objets. Tant de croyances et de rêves qui l'avaient porté depuis des siècles. Il n'y aurait donc jamais de Valhöll et nul ultime combat du Ragnarök. Les humains n'avaient qu'une vie et un fils pouvait oublier ce qu'un père croyait. Mais lui se rappelait de toutes les années et il lui était plus difficile d'accepter le changement. Il y avait le rêve d'unifier ses terres, de devenir puissant, de rassembler ses bróður auprès de lui. Il entrevoyait un grandiose avenir où son nom serait craint et respecté par ses pairs. Un futur où les Danois reprendraient l'Angleterre, régneraient sur la mer du Nord et traiteraient en égaux, voire en supérieurs, avec les pays du Continent. Alors Danmörk passa lentement par-dessus son cou les lanières de ses colliers, sentant le goût du changement envahir sa bouche. Il n'y avait pas prêté attention jusqu'alors et il ne l'en percutait que davantage. Mais alors qu'il allait jeter les amulettes sur le sol, il retint son geste. Non parce qu'il fut pris d'un doute ou d'un subit refus. Il ne pouvait tout simplement pas abandonner la mémoire du passé représenté par ces objets. Harald ne dit rien quand il les rangea vivement dans un recoin de sa tunique. Le roi le regardait gentiment, avec de la fierté au fond du regard. Contaminé par sa joie, Danmörk lui dédia un large sourire qui allait d'une oreille à une autre et qui se transforma en rire lorsque son roi lui ébouriffa les cheveux.
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Re: Challenge écriture: WRITOBER Mer 11 Oct 2017 - 22:49 | |
| Onzième jour. Je reprend avec Sarah etc. , mais bref. INQUIÉTUDE et SAISON. - Texte du jour onze:
Sarah regardait par l'immense fenêtre du salon l’extérieur enneigé. Les flocons chutaient des hauts nuages, l'hiver finissait de s'installer. Pour un mois, elle se trouvait en Angleterre, dans la ville natale de son père.
Ça lui avait fait un choc, elle qui avait toujours été habituée au soleil et à la chaleur d'Espagne, le temps maussade anglais l'avais beaucoup dérangée, au début.
Son cher frère était resté à la maison, en Espagne, avec leur mère. D'un certain côté, ça inquiétait Sarah : Arthur et leur mère ne s'étaient jamais vraiment entendus, on pourrait même dire que son frère la détestait.
Elle n'en connaissait pas la raison, mais c'est se qu'elle avait déduis. Alors, savoir Arthur seul, avec leur maternel, l'inquiétais. Sarah espérait de tout cœur qu'il n'y aura pas de dégâts à leur retour. Non, elle ne pourrait pas le supporter.
Se tournant dos à la grande vitre, elle regarda devant elle, le grand salon. Son père et sa tante étaient assis autour d'une table, où étaient disposés des tasses et des soucoupes.
Les flocons glissaient contre le fenêtre. La saison hivernale était bien présente, pesait sur Londres. Une saison qu'elle ne verrais qu'en Angleterre.
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| | Re: Challenge écriture: WRITOBER Mer 11 Oct 2017 - 23:27 | |
| Oh ! J'ai réussi à rattraper mon retard en écrivant deux textes aujourd'hui. Pour inquiétude et saison, j'ai lié au thème des hivernages vikings en Francia, notamment sur l'île de Noirmoutier à partir de 846. Au final, j'écris beaucoup plus avec Danemark que les autres Nordiques, alors que je préfère Suède. Je devrais plus souvent partir du côté des Varègues xD. En nouveauté : les Nornir (Nornes) sont des déesses, souvent représentées au nombre de trois, équivalentes aux Moires grecques ou aux Parques romaines. Elles président le Destin des mortels comme des immortels (dieux inclus). Personne ne peut aller contre son Destin : le sacré résidait d'ailleurs dans l'accomplissement de ce Destin, mène-t-il à la mort. - Spoiler:
Writober 11 : Inquiétude / Saison
846, NoirmoutierDire qu'il était satisfait par les opérations sur l'abbaye de Saint-Philibert de Noirmoutier aurait été un euphémisme. Danmörk ronronnait presque de contentement devant les richesses amassées en une seule attaque. Malgré les précédents raids, les moines avaient réussi à garder leur abbaye dans un état florissant grâce aux marais salants de l'île et à son port de commerce. Il regrettait presque que ses hommes, pris dans les affres du combat, aient fini par incendier les lieux après le pillage. - Plus qu'à retourner à la maison avant l'hiver ! chantonnait-t-il gaiement dans la cale du knörr, gentiment ballotée par une légère houle, reposant un collier de perles dans un grand coffre en bois précieux. Il s'agissait d'un des rares raids qu'il avait mené parce qu'il le désirait, et non parce qu'il était entraîné par le mouvement. Attiré par les récits de la richesse des moines de Noirmoutier, il avait initié le contact avec un groupe habitué à la région. Son apparence juvénile l'empêchait de mener lui-même une expédition, à son grand damne. Car il avait ressenti le besoin de saisir soi-même le sentiment indescriptible qui emplissait l'âme de ses hommes à chaque raid. Et c'était totalement grisant. - Dan. Ce ne fut pas l'intervention soudaine de Nóreegr, qu'il n'avait pas entendu descendre le rejoindre, qui le fit se retourner vivement mais le ton inquiet qu'il décelait sous la voix impassible de son bróðir. Ce qu'il vit ne le rassura pas plus. Il y avait dans ses yeux pâles cette étincelle que l'utilisation du seiðr y laissait toujours, assombrie par d'épais nuages tourmentés. Il ne savait pas ce que Nóreegr avait vu avec sa magie mais si c'était suffisant pour l'effrayer, lui-même commençait à sentir le serpent de la terreur lui remonter le long de l'œsophage. - Qu'y-a-t-il ? - Nous allons sombrer… J'ai vu la mer engloutir notre knörr. Même lorsqu'il énonçait de tels malheurs, il réussissait l'exploit de garder son air impassible. - L'hiver n'est pas encore là. - La tempête sera sur nous si nous prenons la mer. Je l'ai vue nous avaler dans sa gueule béante et venteuse et ses crocs de foudre. Danmörk resta un instant silencieux, caressant distraitement le bois poli du coffre qu'il venait de remplir. C'était un cadeau qu'il s'était offert en gagnant un pari contre Svea. Il ne voulait pas plus le perdre que les trésors qu'il contenait, tout comme les hommes qu'il avait mené à Noirmoutier. Mais nul ne pouvait s'opposer au Destin tissé par les Nornir. - Si c'est notre destinée… soupira-t-il avec fatalisme, reconnaissant sagement qu'il convenait de l'accomplir pour ne pas indisposer les Dieux. Se noyer était douloureux quand on ne pouvait pas mourir, mais ils survivraient le temps de rejoindre la côte. - C'était un avertissement. L'affirmation tomba comme un couperet, tranchant la brume de désespoir qui avait enveloppé les épaules de Danmörk. Son agacement était tel qu'il se précipita devant son bróðir, criant férocement : - Tu ne pouvais pas le dire plus tôt ? - Je t'ai dit si nous prenons la mer. Ce n'est pas de ma faute si tu as brodé autour une fausse histoire. Nóreegr pouvait se rendre tellement agaçant parfois, et il avait l'air de s'en amuser. - Tu étais inquiet ! - L'étais-je ? La réelle interrogation dans sa voix le fit douter de ce qu'il avait cru déceler. Danmörk soupira, à moitié riant, habitué au caractère étrange de son bróðir. - Et donc, que faisons-nous ? - Hivernons ici. L'incendie de l'abbaye a chassé son saint. L'île nous appartient. Une idée fantastique lui traversa subitement la tête et il sortit précipitamment de la cale du knörr pour remonter quatre à quatre les marches vers le pont, ne s'arrêtant qu'in-extremis avant de choir dans l'océan, le regard rivé vers le nord-est et l'embouchure de la Loire. - Eh ! Mais un camp à Noirmoutier nous permettrait de lancer plus efficacement des attaques sur Nantes. Nóreegr qui l'avait suivi lui assena une petite tape amicale sur l'épaule. - Une destinée préférable. Il rit à gorge déployée, se projetant déjà dans un avenir de raids glorieux et d'un amas de richesse, confiant en la protection que les Puissances maintenaient autour des fils de leur Destin.
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| | Re: Challenge écriture: WRITOBER Jeu 12 Oct 2017 - 14:07 | |
| Kyu ( j'avais prévu une chanson à l'origine mais bon j'ai pas trouvé mon idée de base assez vite) - Spoiler:
Jyrgal contemplait les épais nuages par la fenêtre de la chambre qu'il partageait en compagnie de Grégory. Son frère refusait obstinément de lâcher son téléphone portable, abreuvant sa fiancée de recommandations à n'en plus finir. D'ordinaire, leur petit manège aurait donné naissance sur ses lèvres à un sourire d'amusement indulgent, il aurait écouté sans le vouloir, constatant les problèmes de son aîné à se faire comprendre, jusqu'à sa propre future épouse.
Il ne devait pas totalement noircir le tableau, ce qu'il vivait pour l'heure n'avait rien d'horrible...Tout au plus... Dérangeant, contrariant, peu aisé. Digne surtout d'une série à l'eau de rose au scénario usé jusqu'à la corde, se disait-il. Oui, d'accord les béguins, les coups de cœur, les sentiments ne se décidaient pas, ne se contrôlaient nullement, à sa grande malchance dans ce cas de figure. Accompagner sa famille durant les vacances ne produisit pas le "sevrage" qu'il s'était naïvement imaginé. Il pensait continuellement à lui. Pourtant, leur amitié lui convenait et il offrirait un présent excessif en guise de reconnaissance à quiconque réussirait à le débarrasser de ce paramètre malvenu.
L'intéressé n'entendait déjà que peu à ce qui attrayait aux affres de l'amour, comme de ses innombrables voisins, alors là... Un point d'interrogation gigantesque se manifestait au dessus de sa tête, clignotant, renforçant sa confusion. Pourquoi, d'un coup? Pourquoi maintenant? Lui, y voyait surtout une perturbation dont il se passait jusqu'ici. Il perdait ses moyens devant l'intéressé et cela ne lui plaisait, non du tout.
Ses amis d'enfance, à l'inverse de lui l'encourageraient à poursuivre dans cette direction, l'inciteraient à ouvrir les bras à l'inoffensive Dame Déraison. Se jeter à corps perdu dans ce qui le dépassait? Non. Pourquoi ne pas lui sauter au cou en l'agressant d'un "je t'aime!" en pleine figure aussi? Il ne parvenait pas à réfléchir correctement, n'appliquerait pas les conseils de Grégory fidèle disciple du "Ca passe ou ça Casse" . Avec cette personne-là, autant lui faciliter le travail en fournissant la Corde puis la Pierre à y attacher! Voilà ce qu'il adviendrait de leur bonne entente, elle coulerait à pic.
Jyrgal manquait cruellement de spontanéité dans le domaine, ne souhaitait-il commettre aucun acte irréfléchi...Dans la mesure du possible. Son bon sens dormait dans une chambre capitonnée du secteur de haute sécurité d'un hôpital psychiatrique. Il sombrait dans des crises de démence obligeant les infirmiers à l'immobiliser afin qu'il se blesse pas. Devenu totalement inefficace. Quant à sa lucidité, elle oscillait entre des périodes de pleine conscience et de délires digne de schizophrène coupée de la réalité.
Dès qu'il pensait à ce à quoi s'adonnaient ses perfides sentiments, il imaginait un asile plein à craquer. Le sens de cet étrange parallèle? Le lycéen n'insisterait pas trop pour le connaître. Après tout, il était uniquement perdu, incapable de faire avancer les choses, il exigeait que rien ne bouge parce qu'il ne voyait pas tellement d'où cette aberration amoureuse sortait. Amour, hein... Manquait plus que ça! De frustration, il abattit son poing sur la délicate balustrade décorative en fer forgé dont le blanc trop lumineux l'avait agacé dès le premier regard.
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| | Re: Challenge écriture: WRITOBER Jeu 12 Oct 2017 - 22:28 | |
| Premier texte sans dialogue. Il ne s'attache pas cette fois à un événement en particulier mais couvre une généralité de la période. Si "folie" m'a automatiquement attirée du côté des berserkir, j'ai été embêtée par l'anachronisme du mot "hôtel". Plutôt que totalement le supprimer, j'ai préféré jouer avec le mot. Vous verrez bien si vous considérez que les deux mots du thème d'aujourd'hui sont respectés. Snekkjar : bateau de guerre. - Spoiler:
Writober 12 : (Hôtel) / Folie
Large époque viking (VIIIe-XIe s)
Leur époque n'était pas un long fleuve tranquille où ils pouvaient cheminer en paix avec leurs voisins. Leur temps était un torrent déchaîné, semé d'embûches et de rapides. Un temps où les ennemis étaient nombreux et s'engouffraient entre leurs défenses dès qu'ils avaient le malheur de présenter la moindre faiblesse. Ils étaient jeunes, souvent considérés comme des mineurs. S'ils grandissaient vite, plus vieux qu'il n'y paraissait, ils étaient en même temps plus enfantins que l'âge apparent de leurs corps. Un étrange paradoxe entre une innocence qui s'attardait malgré les siècles et l'expérience amère accumulée avec les années.
Ils avaient embarqué avec leurs hommes pour affronter la mer puis l'océan, les longues nuits d'hiver de leurs terres et l'été aride de la mer des Sarrasins, les grands fleuves des Slaves et l'Empire chrétien des Francs. Et ce faisant, ils avaient définitivement laissé leur enfance derrière eux, lui préférant les affres de l'aventure, du commerce et de la guerre.
Si l'aventure était exaltante et le commerce fructueux, la guerre était horrible, et elle ne les avait pas épargnés. Portés par les valeurs de leur temps, ils l'avaient acceptée comme faisant partie intégrante de leur vie. Et elle rythmait bien souvent leur quotidien. La vie d'antan était une perpétuelle lutte pour apprécier une nouvelle aube. Il y avait le combat contre la rigueur du climat, les conflits entre les chefs, internes à leurs terres ou externes les uns contre les autres, et il y avait les guerres contre les Autres. Parfois, ils en étaient les instigateurs, en accostant leurs côtes et remontant leurs fleuves avec des knörir et des snekkjar abordant une menaçante figure de proue. Mais d'autre fois, ils en étaient les victimes ; et ils avaient vite compris qu'il était préférable d'être le prédateur que la proie.
Ces guerres-là étaient coutumières. Celles où l'irraison les gouvernait l'étaient moins. Ils tombaient alors dans un état de transe semblable à la fureur des berserkir, à la seule différence qu'ils n'étaient pas gorgés de substances et d'alcool pour les plonger dans cet état.
C'était la colère, la haine, la terreur qui les maintenaient dans leurs étaux lors de ces sombres moments.
L'irraison de Danmörk était violente, surtout lorsque la peur la commandait. Fier et brave, il refusait souvent d'admettre sa frayeur après coup, mais il était terrifié par la peur même. S'il craignait quelque chose ou quelqu'un, c'était qu'il n'était pas assez fort pour défendre ce qu'il chérissait. Il se battait alors de toutes ses forces, poussant jusqu'à la cruauté la plus violente s'il le fallait.
L'irraison de Nóreegr était terrible, surtout à cause de sa magie. S'il était souvent si impassible, c'est en partie parce qu'il savait que ses émotions se répercutaient sur le monde du Double, que sa peur pouvait déclencher des représailles incontrôlables. Mais s'il contenait sa frayeur, la colère était plus délicate à maintenir sous clé, en tout cas indéfiniment, et notamment lorsque cela concernait le jeune ĺsland. Lors de ces moments-là, aveuglé par la rage, il n'avait plus aucun scrupule à déchaîner les formidables Puissances qui gravitaient autour de lui.
L'irraison de Svea était implacable, surtout parce qu'elle était longue et difficile à déclencher. Une fois installée cependant, elle était une crue grondante de la fureur de la tempête qui l'avait déclenchée, impossible à arrêter et fracassante quand elle arrivait sur sa cible. Ce n'était pas l'agacement quotidien de la rivalité avec Danmörk. Quand Svea s'énervait réellement, ce qui avait réussi à le pousser à bout s'en remettait rarement, si ce n'était jamais.
ĺsland ne connaissait pas une telle irraison. Ils l'avaient toujours protégé de tels heurts et avaient tenté de lui en épargner le spectacle, n'y réussissant qu'à un certain point. L'irraison de Danmörk éclatait sans crier garde.
L'irraison de Nóreegr était souvent liée à sa personne. Seule l'irraison de Svea lui était inconnue par sa rareté et son absence d'implication sur les chemins de l'Est où il trouvait souvent le conflit initiateur de sa perte de contrôle.
Et lorsqu'ĺsland était témoin d'une telle irraison, il craignait ceux qui constituaient pourtant sa famille tant ils ne les reconnaissaient plus. Ils n'étaient plus ses bróður. Il ne trouvait plus en eux ni l'insouciance enfantine de Danmörk ni la gentillesse bourrue de Svea, encore moins l'attention fraternelle et constante de Nóreegr.
Ils n'étaient plus que les hôtes de leur folle irraison.
Dernière édition par Zero-ryuu le Dim 22 Oct 2017 - 14:32, édité 1 fois |
| | Re: Challenge écriture: WRITOBER | |
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