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| Challenge écriture: WRITOBER | |
Re: Challenge écriture: WRITOBER Dim 29 Oct 2017 - 22:43 | |
| Désolée pour les gens qui lisent ce soir je vous "offre" un pavé. Le personnage de la petite Nerys est dispraxique, non diagnostiquée ni identifiée encore. - Spoiler:
Maison Maclean
Cinàed savait de la part de son beau-frère qu'il était un père déplorable. Que, si ça ne tenait qu'à lui il n'aurait pas eu son enfant trois jours d'affilé. Or, l'homme ne pouvait rien refuser à son épouse, alors, il passait.
Jetant à l'occasion des regards scandalisés à ce parent pour qui s'enivrer, coucher, s'adonner aux paradis artificiels comptait plus que Monroe. Ils allaient changer ce gamin en parasite, nuisible pour la société à ce rythme. Enfin, en période de fêtes, il enterrait la hache de guerre, ne croisait plus le fer avec le couple. Seonag, la copine ne rattrapait absolument rien, d'ailleurs. S'il y en avait au moins eu un sur deux...
A table, le petit garçon de quatre ans babillait joyeusement en compagnie de ses cousins. L'œil vigilant d'Angus Maclean vérifiait les gestes de ce gosse qu'il acceptait sous son toit tant qu'il ne cassait rien, ne se battait pas avec ses fils. Dougal et Callum, ses enfants ne causaient que peu de problèmes, donc il saurait qui blâmer si cela se passait mal.
Kennocha lui reprochait souvent la dureté de son jugement envers son neveu. Devait-il tout laisser passer sous prétexte que ce petit était malheureux? De son avis: non. Il souffla. A Noël, n'en déplaise à sa femme chérie, il n'inviterait que sa sœur à lui, ainsi que son frère. Sans offense envers la branche Erskinne, il se sentait beaucoup plus d'affinité avec son second neveu.
Dougal écoutait, fasciné l'histoire racontée par le fils de son oncle. Monroe le captivait de ses récits fantastiques parce que son institutrice lui lisait des contes plus au goût du deuxième garçonnet. Callum décrochait parfois faisant voler sa peluche de dragon, son grand frère pensait que cela s'expliquait par son âge, il n'avait que trois ans lui. D'ailleurs si Papa le voyait jouer avec pendant le repas, il risquait de la lui confisquer. Et les caprices du plus petit lui donnait mal aux oreilles.
D'un signe, il intima son cadet à ranger son compagnon favori, lequel devait s'être levé du bon côté ce matin-ci car il accepta sans trop de protestation. Voilà, plus rien ne le dérangerait dans son immersion. Parfois, il se demandait si son orateur n'inventait pas quelques passages. Enfin, pas grave, il passait un super moment dans l'attente du dessert.
Maison Barnett
Marry-Queen boudait, elle ne mettrait pas cette robe là. Maman ne comprenait pas que ça lui faisait froid comme tissu? Elle avait choisi sa longue jupe et son pull, elle! La fillette croisa les bras dans une détermination farouche, hors de question de capituler! Oui, d'accord c'était très joli, très mignon, elle l'aimait bien hein, juste pas aujourd'hui, elle voulait des vêtements qui la couvraient plus.
Papa ne mettait pas encore le chauffage à cette période de l'année, donc, normal qu'elle préfère un bon pull tout chaud, puis, elle l'avait sorti du côté "automne" de son placard en plus! Non, pas avec un collant, il le grattait celui-là!
Maman l'écoutait-elle quand elle lui disait quelque chose? La sonnette de la porte avait retenti? Pas grave, la petite fille ne se promenait pas en culotte. Papa se présenta de l'entrebâillement de la porte, surpris de voir que ça n'avait pas avancé. Après négociations, elle accepta de porter la tenue sortie par sa mère, y ajoutant un gilet, un legging plutôt que des collants avec de bonnes chaussettes.
Ravie d'avoir enfin trouvé un terrain d'entente avec son unique enfant déjà trop caractérielle à son goût, l'hôtesse de maison ouvrit à son frère, sa femme puis leur file. Se rappelant aussi que sa belle-famille ne les rejoindrait pas de suite, ils venaient de prévenir d'un retard. La jeune mère entendit d'ailleurs son mari sermonner gentiment leur petite dernière pour ses caprices de fillette trop gâtée.
Son aînée de douze ans terminait de dresser la table sans qu'elle ne lui demande rien, à son grand plaisir. Evelyn lui rendait souvent la vie beaucoup plus facile grâce à son caractère posé. En guise de preuve, la préadolescente, les salutations passées prit directement en charge sa cousine du même âge que sa petite sœur. Brittany s'accrocha à elle, façon koala.
Wilbur expliqua rapidement à son frère pourquoi elle n'amenait qu'un enfant au lieu de deux, le plus jeune des jumeau restait au lit sous la garde de sa grand-mère en raison d'un mauvais coup de froid. Elle soupçonnait d'ailleurs sa fille de couver un rhume aussi. Quand elle vit Marry-Queen parader dans le manteau d'une de ses parents, l'adulte soupira. Ce mini démon à couettes ne tenait-il jamais en place? Elle comprenait les dires de sa belle-sœur.
Enfin, invitée ou non, quelqu'un devait calmer cette désobéissante qui s'amusait à présent à déplier les origami soigneusement réalisés. Cela ne plut pas tellement à Evelyn, visiblement à l'origine de leur confection, laquelle attrapa sa cadette qu'elle conduisit dans sa chambre, refermant derrière elle. L'enfant n'en ressortirait que sa crise "folie" passée.
Appartement O'Connor
Neas répéta à son neveu et sa fille de s'éloigner du four. Les deux enfants admiraient le poulet cuire depuis cinq minutes, leur focalisation sur cet élément du dîner la dépassait. Duane et Slaine penchaient la tête sur le côté assis sur le carrelage sans quitter leur objectif du regard. La jeune femme se félicita de ne pas avoir un électroménager de pointe, ou, avec la fonction rôtisserie, ils y seraient depuis une bonne demie-heure.
Aucun ne figurait parmi les gosses bruyants ou insupportables, enfin, les voir immobiles à observer la viande de leur prochain repas avait quelque chose de troublant. Percevoir le son de leur voix la rassura. Pouce à la bouche, la petite fille venait de demander à son cousin s'il savait si les cocos cuits allaient au paradis ou pas. L'interpelé se contenta d'un petit haussement d'épaules, lui trouvait juste la couleur que prenait la viande très jolie, il aimait la contempler. Quel passe-temps curieux, songea sa tante.
Aoife était fille unique, elle avait cependant grandi avec Neas devenue orpheline très jeune. Cela revenait se considérer comme sœurs de leur avis. Elle écoutait d'ailleurs ce qui disait le mari de celle-ci attentivement, munie d'un stylo et d'un agenda. Il lui parlait d'une intéressante offre d'emploi dans une entreprise qu'il connaissait. L'occasion se trouvait trop belle pour ne pas la saisir!
Lugh ne pensait soulever un tel enthousiasme, enfin si cela pouvait dépanner, sans compter la rupture récente entre Pam et sa quasi belle-soeur. Cela lui permettait visiblement de se concentrer sur autre chose, aspect positif. Une sorte de paquet lui atterrit sur les genoux sans prévenir. Slaine, tout sourire réclamait un câlin interrogeant les adultes sur leur activité avant qu'elle ne les surprenne.
Elle commençait à ressentir la faim. A force de regarder monsieur Poulet, l'enfant des locataires perdait un peu patience. Mais réclamer, Papa n'aimait pas beaucoup et Maman n'intervenait pas, elle privait juste, ou ne lui apportait satisfaction que lorsqu'elle arrêtait de se conduire en enfant mal élevée. Elle se contenta donc de se renseigner sans insister sur l'heure de manger, ça passait mieux, surtout avec le "s'il te plait" très poli. Le câlin dura un peu, puis, elle repartit voir son cousin.
Duane ne passait à la maison aussi souvent qu'elle aurait voulu, il allait davantage chez une autre cousine de sa Maman. Slaine ignorait si cette branche pouvait se relier à elle, car les relations devenaient rapidement emmêlées. Une cousine à elle n'était pas obligatoirement celle du petit garçon. Bon pour le moment, pas besoin de se casser la tête, ils joueraient aux légos jusqu'à l'appel des Grands.
Maison Dunawd
Enid ne comptait plus les tentatives de montrer à sa fille la manière de tenir une fourchette correctement. Elle la désespérait. Nerys ne savait pas du tout manger sans se salir à l'excès, trop pour son jeune âge. En plus elle se rebiffait à chaque remarque ou remontrance.
Son frère lui conseillait de lui laisser le temps d'assimiler ces notions, les concepts dont elle bombardait l'esprit d'une enfant de quatre ans à peine. Plus tôt elle apprendrait, mieux elle maîtriserait et elle se tiendrait correctement en société. Rien d'irréalisable!
A croire que si, au vu des plaintes s'élevant de la fillette prétendant cela trop épuisant pour elle. De lassitude, la mère vaincue s'occupa de sa propre assiette. Elle n'en demeurait pas moins profondément contrariée par la vision en face d'elle. Avec les mains... Mais comment sortir au restaurant en famille?
Carwyn fit claquer sa langue s'exprimant d'une autorité froide, les petites filles à l'éducation convenable utilisait leurs couverts. Si elle continuait, il la conduirait dans la chambre d'amis pour dormir et rien d'autre. Pas de dessert, logique, ni de jeux avec ses cousins-cousines, son attitude faisait indéniablement honte à ses parents.
Que pensaient ses tantes, ses oncles, son parrain et sa marraine d'une Nerys qui en mettait partout quand elle mangeait? Ca rimait à quoi ce comportement de sauvageonne, d'attardée pas capable de prendre sa fourchette? Le steak, son père acceptait de lui couper, simplement elle devait reprendre l'ustensile à quatre dents parce qu'elle se ridiculisait juste en public.
Pourquoi refusaient-ils de la comprendre? Elle n'y arrivait pas bien. Nerys se retenait de pleurer, de crier contre Papa parce qu'elle n'acceptait pas qu'il la prive d'une partie des mets succulents préparés par Maman. Ca lui demandait de gros efforts de maintenir cette fourchette, de piquer...C'était simple pour les autres enfants, pas pour elle... Comme la marelle, la corde à sauter...Trop de choses que tout le monde à l'école réussissait sauf elle...
Sa grande cousine Eira la consolait disant que cela viendrait plus tard. Quand? Pourquoi son corps ne lui répondait pas quand elle lui commandait une action, toute simple? Souvent, la fillette voyait se creuser un fossé immense entre le monde et elle. Ce qui la poussait à s'interroger sur le problème interne. Il existait une raison à cette incapacité. Quand elle en parlait Papa fronçait les sourcils...Maman soufflait de son air le plus agacé. Ils n'écoutaient rien..
Dernière édition par Simple Demoiselle le Dim 29 Oct 2017 - 22:46, édité 1 fois |
| | Re: Challenge écriture: WRITOBER Dim 29 Oct 2017 - 22:45 | |
| Le texte d'hier. Je reviens sur le massacre de la Saint-Brice (13 novembre 1002) où le roi Aethelred a ordonné le massacre de Danois sur son territoire, ce à quoi Sven à la Barbe Fourchue répond en se lançant dans la conquête de l'Angleterre en 1003. - Spoiler:
Writober 28 : Traumatisme / Guerre Novembre 1002, Danemark Il s'était peut-être un peu trop régalé de la douceur de l'hydromel et tout son être vibrait d'une folle joliesse. Les hommes autour de lui riaient à s'en tenir les côtes et à en choir de leurs bancs alors qu'il dansait et sautillait sur la table, évitant plus ou moins les assiettes à moitié vides et les cornes à moitié remplies, rejouant en titubant le combat héroïque de Þor contre Loki. Même son roi souriait de bon cœur à ses farces. Un souffle gelé lui scia alors la colonne vertébrale. Un poignard de glace lui déchira le cœur. Un cri horrifié lui arracha la gorge. Ses jambes la lâchèrent et il tomba au milieu du jus dégoulinant de la viande, n'y voyant que le sang rouge, tellement rouge. Ecarlate au milieu des ténèbres qui s'étaient abattues sur lui. Les rires autour de lui s'étaient changés en un silence saisi d'une peur subite puis un concert de cris et de questionnements fusa, l'enveloppant dans une assourdissante cacophonie. Danmörk gémit et se recroquevilla sur lui-même, enveloppant ses jambes dans ses bras, les joues inondées de larmes, ne sachant ni d'où venait la douleur de son cœur et de son corps ni comment la combattre, vaincu par la déferlante force avec laquelle la souffrance l'avait soufflé. - Il suffit ! tonna Sven de sa voix de stentor. Que tout le monde sorte ! Envoyez des corbeaux, affrétez des knörrir, que sais-je, mais trouvez-moi ce qui a déclenché ça ! Au milieu de ses affres, Danmörk songea, qu'au moins, tous ces hommes de haut lignage savait qui il était, et ce que sa douleur signifiait. Mais lui-même ignorait d'où venait une telle souffrance, une telle terreur, une telle tristesse. A moins que… Ce ne soit pas son territoire qui soit attaqué, mais son peuple. Ses sanglots redoublèrent avec une plus vive force, secouant son corps de frissons incontrôlables, déchirant sa gorge enflammée. Une main lourde et chaude, réconfortante bien que bourrue, se posa sur sa tête, caressant ses cheveux poisseux de sueur et de fièvre. - Que t'arrive-t-il ? - Morts… bégaya-t-il entre ses larmes. Je sens… leurs… morts… Ses yeux vitreux purent seulement saisir le froncement de sourcil ombrageux de Sven avant que les ténèbres ne le happent. Les jours et les nuits qui suivirent furent peuplés d'une fournaise infernale et d'un cycle sans fin de cauchemars. A chaque nouveau rêve, il voyait les visages de tous ceux des siens qui étaient morts, si nombreux d'un coup, saisis de stupeur et de terreur devant le trépas qu'ils n'avaient pu prévoir. Et son corps brûlait, se débattait et gémissait ; il n'était plus qu'un brasier qui libérait un torrent de larmes. Il ne sut réellement combien de temps passa dans ces brumes indistinctes. Et même quand il se réveilla l'esprit un peu plus clair, l'horrible situation n'avait guère changée. Son corps était fourbu comme s'il avait été passé à tabac, plus douloureux encore qu'après une noyade, et une sensation de nausée lui taraudait le cœur et le ventre. Le monde tanguait, pire qu'un un jour de tempête en haute mer, et ses jambes flageolantes ne tinrent pas son poids. De puissants bras arrêtèrent fermement sa chute et le remirent d'aplomb. Sven le dévisageait d'un air sombre et inquiet. - Qui ? croassa-t-il, l'œil plus farouche, et ce fut la colère qui gagna la bataille dans le regard de son roi. La même hargne commençait à battre des tambours de guerre dans leurs poitrines. Sven répondit d'une voix rendue rauque par sa fureur contenue : - Aethelred. Danmörk passa sa langue sur ses lèvres sèches puis montra les dents : - Les Anglo-Saxons, alors ? - Ma sœur est morte, mon beau-frère aussi. Et un grand nombre de Danois. Aethelred a ordonné leur mort à la Saint-Brice. Il serra les poings, tremblant, mais non plus de fièvre, de souffrance ou de terreur, plutôt d'une rage incommensurable. - Que comptes-tu faire, mon roi ? - Attaquer Ethelred et lui prendre son trône. Son affront ne restera pas impuni. - J'en serais, répondit seulement Danmörk. Il voulait se précipiter sur ses armes, affréter un snekkja, et partir aussitôt vers l'Angleterre. Mais Sven le força à se rallonger sur sa couche. - Nous devons préparer une telle expédition. Et pas en hiver. - Mais… Sven le coupa d'un mouvement de main sec. - Sois rassuré ! Si Aethelred croit que la neige de l'hiver va calmer notre fureur, il sera mal avisé. Nous nous vengerons quand le temps nous sera plus profitable. Il le regarda longuement. - Et quand nous aurons apaisé notre douleur. Danmörk se tint coi et son roi finit par le quitter, conscient qu'il n'obtiendrait plus rien de lui qu'un silence glacé et furibond. Car il était dans une fureur noire. Le brasier de sa fièvre s'était transformé en un volcan irrité. Si ça ne tenait qu'à lui, il se rendrait immédiatement châtier l'insolent petit représentant des Anglo-Saxons. Qu'importe sa jeunesse, qu'importe sa magie, qu'importe sa probable innocence dans l'affaire. Son esprit n'était empli que d'une seule ligne de pensée : se venger. Venger ceux qui étaient morts. Des hommes, des femmes et des enfants, des jeunes et des vieillards, tous ces gens qui lui appartenaient, dont le cœur avait battu au même rythme que le sien, et qui s'était arrêté soudainement, dans le même laps de temps, le laissant seul et déchiré. L'hiver s'étalait lentement et sa fureur ne retombait pas. Il craignait les ombres de la nuit, redoutaient ce qu'il y entendrait, tous ces cris, ces pleurs et ces suppliques, l'ampleur de son impuissance et de sa tristesse. N'aurait-il pu pas être présent et les sauver, plutôt que danser et chanter, ivre de joie et d'hydromel ? N'aurait-il pas dû deviner le massacre, les prévenir, anticiper pour une fois ? Mais comment aurait-il pu concevoir l'idée d'une telle horreur ? Sa culpabilité le rongeait malgré sa raison. Et il ne trouvait que la colère pour l'apaiser de sa morsure. Alors il entretenait le feu, l'empêchant de redevenir des braises, rajoutant du sel à ses plaies qui ne pouvaient cicatriser. Il n'en avait cure, ou ne s'en rendait pas même compte ; ses propres pensées étaient floues. Il était tellement pris dans ce cercle infernal qu'il ne parlait plus avec personne, ne répondant à son roi qu'avec des monosyllabes grondées entre ses dents serrées, s'isolant de plus en plus dans les flammes de sa haine. Danmörk craignait ce qui succéderait à la colère. Même le vent marin, chargé de la froideur hivernale, n'arrivait pas à calmer ses ardeurs. Son regard était fixé vers le nord-ouest, au-delà de la mer ; il ne songeait plus qu'un passer au fil de son épée ce meurtrier d'Aethelred. Lui broyer les tripes sous sa lame, lui écraser la tête dans la terre, se délecter de ses cris et de ses pleurs. Tout pour oublier d'autres hurlements, d'autres larmes, qui déchiraient encore son esprit. - Dan… Il se retourna vivement, un grognement de bête enragée au fond de la gorge, dégainant son poignard en jetant sur l'ombre qui venait de le surprendre. Un souffle surpris accueillit le choc de la lame lacérant la gorge sans défense. Mais il fut repoussé avant de l'entailler plus profondément, renvoyé en arrière par le vent commandé sous la voix impérieuse de Nóreegr. Son poignard tomba au sol et il se recula de quelques pas titubants, les yeux écarquillés et la voix bégayante, incapable de former un seul mot cohérent. Il venait d'essayer de tuer Nóreegr. Il ne pouvait même pas le regarder dans les yeux. Mais Nóreegr restait silencieux et il osa finalement, au bout de longues secondes interminables, croiser son regard, rentrant les épaules en prévision du jugement qu'il pensait y lire ; il n'y avait qu'une insondable inquiétude. - C'est pire que je ne le pensais. - Nór… marmonna-t-il, la voix chancelante. Je… désolé… je ne voulais pas. Je… - Tais-toi. Il recula encore de quelques pas, la tête dans une tempête sans éclaircie, battant d'un tonnerre assourdissant, brûlant d'une lave incandescente ; ses pensées étaient si douloureuses et tellement échouées en des terres inconnues. Il ne savait plus quoi faire. Il voulait juste oublier. Mais comment ? Comment ne plus entendre ces cris horrifiés qui hurlaient jusqu'à l'aube dans les ombres de sa couche ?! Les mains douces et froides de Nóreegr le ramenèrent au présent. Il se sentit calmé et même rasséréné par ce contact apaisant. Il n'avait vu autour de lui que souffrance et colère. Personne n'était venu le réconforter, juste lui promettre la vengeance, et il avait sombré dans cet espoir sans lumière. Mais Nóreegr était venu malgré la guerre qui couvait entre leurs rois, malgré la distance et l'hiver, malgré la tension qui sévissait entre eux. Il était venu malgré tout ça et le tenait désormais. Il n'avait plus à avoir peur de se laisser aller, de lâcher la fureur, d'oublier la haine, et d'accepter toute sa souffrance et sa peine. Plus tard, la guerre répondrait au massacre, mais pour l'heure, il pouvait panser ses plaies. Danmörk s'autorisa enfin à pleurer toutes les larmes qui perçaient son cœur.
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Re: Challenge écriture: WRITOBER Lun 30 Oct 2017 - 18:47 | |
| Avant dernier jour du Writober. Ce soir je ré-utilise encore et toujours des OCs, dans l'univers de ceux de Luciam et Lunatoris que j'avais utilisés une fois, à je-ne-sais-plus-quel-jour du challenge. Mais bref, les OCs présents sont Luciam, Lunatoris et deux dont je n'ai jamais parlé, leur père et Lott . ( "Versailles" est le nom de famille de Lunatoris et Luciam. ) ( "Lunatoris" se prononce "Lounatoriss" et "Luciam" se prononce "Loussiamm" ) ACCEPTATION et REJET. - Texte du jour trente:
Au début, il l'avait accepté. Au commencement, Luciam avait accepté la présence de Lott à ses côtés.
Certes, ce dernier était comme son serviteur, le bon à tout faire, son soufre-douleur de ses caprices incessants, le pauvre Lott devant tout encaisser, absolument toutes les colères, même les plus futiles soient-elles, de son maître ; mais, Lott réussissait à voir du bon en Luciam, juste qu'il ne savait comment le montrer au grand jour.
Il exécutait tous ses ordres sans même rechigner ou geindre, Lott était l'esclave bien docile et dressé de Luciam, de ce noble au sourire déformé par une étrange folie. Le serviteur avait deviné que quelque chose n'allait pas avec son maître, quelque chose de très grave.
Lunatoris, sœur aînée des deux héritiers Versailles, semblait également avoir remarqué cette démence qui rongeait son frère, mais ne pouvait rien y faire, au risque de se faire très sévèrement punie par leur père.
Leur paternel était extrêmement protecteur avec son fils que cela en devenait effrayant, et avait toujours rejeté Lunatoris pour une raison inconnue de cette dernière. Elle qui était réputée pour être la femme la plus généreuse entre toutes, le fait d'être rejetée par son cher père en étant traitée de "laideur démoniaque et égoïste" lui brisait le cœur.
Seuls Lott et elle avaient donc remarqués que quelque chose n'allait pas chez Luciam et le père Versailles, alors ?
Le serviteur avait tenté d'en parler avec son maître, mais celui-ci n'avait rien désiré entendre, repoussant Lott, l'insultant de tous les noms et, désormais, en commençant à le frapper à chaque fois que son esclave osait le regarder.
Lunatoris avait été exilée de la maison Versailles. Les domestiques et elle-même étaient choqués face à cette décision. Qu'avait-elle donc fait ? Pourquoi son père était aussi cruel avec elle alors qu'elle était d'une gentillesse et d'une générosité sans égal ? Elle se remémorait encore son enfance, quand elle était toute petite, où son père jouait et riait avec elle dans le grand jardin.
Qu'est-il donc arrivé entre-temps, pour qu'il devienne l'homme qu'il était désormais ?
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| | Re: Challenge écriture: WRITOBER Lun 30 Oct 2017 - 21:26 | |
| Ce texte fait suite à celui de hier et se déroule quatre ans plus tard. - Spoiler:
Maison Maclean
Angus grogna, le nez dans la vaisselle quand il vit débarquer sa femme avec son neveu. Assez tarés pour oublier un gamin en plein hiver devant la porte de l'immeuble, non mais franchement! Quand Kennocha comptait se rendre compte de la gravité de la situation? D'excuser à l'infini les parents de Monroe? Il frissonnait, p'tite chose de huit ans qui poireautait dans le froid. Le propriétaire d'une brasserie ne voulait pas savoir combien de temps il était resté avant de se décider à frapper chez eux. Habiter à cinq minutes à pieds de chez ces bons à rien garantissait la survie de leur progéniture, constatait-il souvent.
A une autre période de l'année, il aurait gentiment pris ce visiteur imprévu par le bras le ramenant à son domicile, piquant un scandale si important devant la porte que les camés auraient fini par ouvrir. Blasé par ses apparitions trop fréquentés sur leur perron, monsieur Maclean ignora son fils aîné qui lui tirait la chemise désignant un reste de couverts non lavés. Quand il y prêta enfin attention, un rire sonore lui échappa et il frotta paternellement la chevelure de Dougal. Son premier enfant le rendrait souvent très fier car il adoptait une conduite responsable.
Pub, le Dragon Rouge
Métro, boulot, bistro, dodo. Voilà à quoi pouvait se résumer la "routine" de Oswalld Barnett. Deux ans, pas de nouvelles...Pas d'avancée... Pas d'enquête aussi... De l'avis général, Hild, son épouse, la mère de ses filles avait quitté le domicile familial pour de bon. Le commissariat ne se pencha pas sur sa disparation, convaincu d'avoir à faire à une énième "bonne femme qui s'était cassée par ce qu'elle n'en pouvait plus de sa vie étriquée partie chercher l'excitation ailleurs". Ce qu'il refusait d'avaler. Elle partait simplement courir comme chaque soir au retour de son travail, s'absentait une heure durant laquelle elle décompressait à petites foulées pour réapparaître avec, à l'occasion un dessert surprise ou le dîner.
Fouiller parmi ses dossiers d'assistante sociale et y dénicher un possible suspect ou une, ne leur traversa pas l'esprit. Sa carte bleue, son passeport, son sac à main, son porte-monnaie, sa carte d'entité laissés dans le vestibule ne les questionnaient pas. Elle ne portait que sa veste de sport au moment de son départ. Une chance pour lui, quelqu'un l'avait entendu, une personne répondait présent ne l'abandonnant pas à sa solitude. Wilbur, sa petite sœur les tannait régulièrement, exigeant qu'un inspecteur se penche de manière sérieuse sur l'assassinat ou l'enlèvement d'Hild Barnett. A travers ses propos, cela ne faisait aucun doute que sa femme n'appartenait déjà plus à ce monde ou, demeurait retenue prisonnière quelque part. Ce qu'il l'approuvait, jamais son épouse ne l'aurait quitté ainsi, certainement pas sans Mary-Queen et Evelyn.
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| | Re: Challenge écriture: WRITOBER Lun 30 Oct 2017 - 21:38 | |
| Un court texte pour le thème 29. - Spoiler:
Writober 29 : Entourage / Univers Epoque viking indéterminée De par leur nature même, ils étaient condamnés à être seuls, tout en étant connectés à une multitude de cœurs. Pour chacun d'entre eux, leur peuple battait une douce symphonie inaudible aux oreilles des autres. Mais les humains pouvaient être une dizaine, des centaines ou même des milliers, ils étaient mortels et leurs vies étaient pour eux telles des trajectoires d'étincelants papillons. S'attacher à eux signifiait trop souvent souffrir de leur mort prompte et inéluctable. Comme tous leurs semblables, ils avaient appris par l'amère expérience de leur naïveté à garder une distance entre leurs humains et leur cœur meurtri. Parce que lorsqu'ils ne vrillaient pas leurs âmes d'une horrible souffrance en mourant trop tôt, ils s'avéraient trop souvent être dangereux dans leur ignorance ou leur avarice. Leurs interactions avec les hommes reposaient donc sur une dualité contradictoire, entre attirance et crainte, entre amour et rejet. Ils ne pouvaient pas plus accorder leur confiance aux autres représentants. Comment le pourraient-ils en étant liés par les intérêts de leurs peuples ? Ils finissaient invariablement par entrer en concurrence. Alors, comme tous ceux comme eux, ils auraient dû être terriblement seuls. Sauf qu'ils avaient toujours été ensemble, aussi longtemps qu'ils s'en souviennent. Avant que leurs peuples se distinguent les uns des autres, avant que leurs langues diffèrent, avant que leurs dynasties ne s'établissent, ils étaient ensemble contre les autres. Ces autres pouvaient s'allier par moment mais se déchiraient fatalement, au bout de quelques mois, quelques années, quelques siècles, qu'importe, le résultat restait le même. Eux étaient toujours les uns avec les autres. Pas qu'il n'y ait pas de combat les opposant les uns contres les autres. Danmörk projetait bien souvent de diriger leur petit groupe, s'arrogeant l'aînesse et l'autorité, et Nóreegr n'était pas plus tendre que la hargne de Svea lorsqu'il répliquait à ces velléités d'expansion. Nóreegr était bien trop protecteur envers ĺsland qu'il couvait presque avec une jalouse attention, attisant l'agacement autour de lui. Et Svea regardait trop de fois vers l'Est, vers Suomi qu'il désirait auprès de lui. Il y avait parfois une colère sous-jacente dans leurs mots, une froideur dans leurs relations, mais la haine n'avait jamais réussi à effleurer leurs pensées. Ils craignaient parfois, trop souvent, que les guerres finissent par amener ce souffle brûlant et destructeur sur eux, consumant les liens qui les liaient depuis l'aube des temps. Alors, en prévision d'un tel moment, s'il devait advenir, ils s'étaient juré les uns aux autres que les affaires des humains ne s'interposeraient jamais entre ces liens. Qu'ils garderaient toujours une part consciente de l'amour, l'amitié et la fraternité qui les unissaient et que si la haine les aveuglait, ils sauraient se rappeler ces sentiments pour oublier, panser leurs plaies et pardonner. Et avancer ensemble. Comme toujours et à jamais. Parce que seuls, ils n'étaient que des étoiles perdues, mourantes, dont la lumière s'étiolait ; réunis, ils étaient une constellation, brillante et puissante, à la chaleur plus vive que le brasier de la haine, car elle était assez douce pour faire fondre le plus grand des glacis.
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| | Re: Challenge écriture: WRITOBER Lun 30 Oct 2017 - 22:27 | |
| Et celui de ce soir. Je reviens sur le traité entre Alfred du Wessex et Guthrum (886-890). La date n'est pas certaine, sauf qu'il n'a pu qu'être écrit avant la mort de Guthrum en 890. Le wergeld est le prix du sang versé à la famille en compensation d'un assassinat. Ce traité entend réellement poser les bases d'une accommodation entre les deux populations, même s'il ne prétend pas éviter la guerre (une certaine violence est acceptée comme normale et la vente de chevaux et d'armes n'est pas interdite). En 863, une "grande armée" de Danois accostent en Estanglie et prennent rapidement le contrôle d'une bonne partie de l'Angleterre jusqu'à ce qu'Alfred du Wessex n’interrompent leur progression en les repoussant en 871 et en 878. Dans ce traité, il réussit à imposer une frontière sur la Tamise, se rendant maître de la place commerciale qu'était Londres. Mais l'Estanglie est reconnue comme le royaume de Guthrum. Un autre royaume scandinave a été créé au nord, à York, en 866. - Spoiler:
Writober 30 : Acceptation / Rejet
Angleterre, avant 890
Il courrait remarquablement vite pour son jeune âge. Danmörk se demandait d'où il tirait une telle rapidité avec ses courtes jambes. Mais il avait pour lui l'avantage de l'expérience, de l'endurance et de sa position de chasseur.
Le petit représentant des Anglo-Saxons ne pourrait pas lui échapper. Même s'il connaissait le territoire sur le bout des doigts et filait entre deux taillis plus rapidement qu'un lièvre. Il osait parfois tirer une flèche vers son poursuivant que Danmörk éclatait en morceaux avec sa hache, riant de bon cœur devant une telle résistance têtue et acharnée.
Surtout qu'il ne lui voulait aucun mal.
Il finit par le coincer sur une falaise, dos à la mer et pris au piège.
- Tu ne peux pas aller plus loin.
Les grands yeux verts le regardaient avec une frayeur mâtinée de colère. Son arc tremblait mais se dressait toujours contre lui.
- Qu'est-ce que tu veux, à la fin ? piailla le petit représentant avec un essai avorté de virilité. Il était encore trop jeune pour sortir autre chose qu'une voix aigue et nerveuse. Sans se soucier de la flèche pointée vers son cœur, Danmörk s'accroupit au sol, s'asseyant sur ses talons et se grattant distraitement une oreille.
- Discuter.
- Tu me chassais ! s'exclama l'enfant, outré de ce qu'il considérait comme un mensonge éhonté, et Danmörk éclata d'un rire moqueur.
- Parce que tu détalais comme un lapin.
Il n'évita la flèche courroucée qu'en se jetant au sol, sacrifiant quelques mèches de cheveux au passage. Le petit était vraiment remonté contre lui, il devrait songer à calmer le jeu, avant qu'il n'ose faire appel aux puissances magiques qu'il ne contrôlait qu'à peine ; un sorcier averti était déjà dangereux, mais un enfant qui se déchaînait était pire encore.
Il se rassit donc calmement en posant sa grande hache à côté de lui en un mouvement sciemment théâtral, ne laissant aucune ambigüité à son geste.
- Je veux vraiment discuter.
Il tapota joyeusement le sol en face de lui, souriant chaleureusement.
- Allez, viens donc !
L'enfant se rapprocha visiblement à contrecœur, sachant parfaitement qu'il était coincé entre la mer et l'envahisseur. Ses sourcils épais étaient froncés sur un regard assombri de méfiance et une moue boudeuse ornait ses lèvres.
- Alfred a vaincu ton Guthrum.
Danmörk haussa une épaule. A l'époque, la défaite l'avait particulièrement énervé mais l'eau avait coulé sous le pont en dix ans.
- L'Estanglie et York appartiennent aux miens. Même ton Alfred a accepté que nous étions désormais des voisins.
Le petit sauta aussitôt sur ses jambes, tremblotant d'une fureur tempétueuse, en perdant même son arc dans son trépignement.
- Quoi ?!! Nous pouvons te flanquer dehors !
Danmörk ricana, s'amusant réellement de la réaction du petit, sans se gêner d'enfoncer le clou.
- Les tiens comme les miens valent le même wergeld.
- Vous êtes des païens aux mains recouvertes de sang !
Il ne prit pas même la peine de démentir cette affirmation, fausse dans sa grossière généralisation, car certains des Danois, dont Guthrum, avaient accepté le baptême des Chrétiens.
- Le commerce est autorisé de part et d'autre de la frontière.
- Vous n'êtes que des pillards !
Les tremblements intempestifs du petit représentant se transformaient en sanglots refoulés de rage et d'impuissance. Légèrement attendri, Danmörk cessa de se moquer pour tapoter doucement les cheveux de blé trempé, ignorant le mouvement d'humeur qui chassa aussitôt sa main.
- Et pourtant, nos peuples doivent maintenant cohabiter.
- Non ! jura férocement le plus jeune. Je vais te chasser de mes terres, envahisseur !
Danmörk évita aisément le coup de poing perdu, une simple diversion, que lui asséna le hargneux représentant des Anglo-Saxons, et le regarda détaler vers le couvert des arbres en riant entre ses dents, amusé par sa fougue, sans réellement penser que son rejet pourrait un jour s'avérer dangereux.
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Re: Challenge écriture: WRITOBER Mar 31 Oct 2017 - 19:21 | |
| Bon ben dernier jour du Writober. Je vais m’ennuyer sans plus de challenge comme ça, IL EN FAUT UN NOUVEAU, GO GO WRITOVEMBER- //SBAF// ! Anyway. C'est le dernier jour et en plus c'est Halloween ( HAPPY HALLOWEEN \o ! ) , et je me suis dit que l'un des deux thèmes choisis allait bien avec la fête des morts, alors voilà quoi \o ! Enfin, je dis que je garde le HUMOUR, mais je sais même pas si le texte est drôle en fait . . . HÉROS et HUMOUR. - Texte du jour trente-et-un:
Trente-et-un octobre. Les rues étaient décorées de citrouilles, de bougies, de statuettes de créatures nocturnes, et certains avaient même customisé leur maison ou leur véhicule pour l'occasion. Les enfants ne tardèrent pas, munis de leurs sacs oranges et noirs, et allèrent toquer aux portes du voisinage pour crier " Trick or treat !" et ainsi récolter pleins de bonbons et autres friandises aux aspects rappelant le bestiaire de la fête des morts. Une nation, à l'esprit gamin mais à l’apparence de jeune adulte, n'avait pas oublié qu'Halloween était fêté aujourd'hui, et avait alors préparé son costume et ses grands sacs à l'avance. Il avait impatiemment attendu que la nuit se lève, pour ensuite se précipiter dans la rue, prêt à aller sonner aux maisons pour gagner ses friandises. Et pour avoir plus de butin, il avait embarqué son jumeau avec lui. - Pourquoi je suis obligé de porter cette tenue ? C'est trop serré, et trop sombre. - Mais nan, tu es parfait avec ce costume de Batman ! Amérique tapa gentiment l'épaule de Canada. Et moi, de quoi j'ai l'air avec mon costume d'Halloween ? - D'un adulte costumé en Superman ? Ça fait suspect . . . - Pourquoi suspect ? Je ne suis qu'une grande nation venant profiter de cette fête commerciale en allant chasser les friandises avec des petits enfants costumés avec qui je me joindrais pour la collecte de bonbons, tout est normal voyons ! - Ça sonne bizarre à mes oreilles . . . - C'est toi qui es bizarre bro' . - Si tu veux . . . Et pourquoi je suis habillé en Batman au juste ? Je sais que tu aimes les super-héros, mais je ne les aimes pas autant que toi et- - Ben quoi ? Je me disais que serait cool ! Superman, le héros que tout le monde remarque, celui qui est acclamé haut et fort, celui que tout le monde connait ! Et de l'autre côté Batman, le justicier de la nuit, celui qui faire régner la justice à la nuit tombée ! Deux rivaux aux valeurs opposés mais pourtant si proche, avec le même but, sauver la population de la menace ! Après son espèce de discours, Amérique avait un pied posé sur un rebord, les mains sur les hanches et la tête fière levée au ciel.- Euh, oui certes, mais nous ne sommes pas ennemis . . . S-Si ? Canada fut coupé par son frère qui lui attrapa le bras et qui l'emmena devant une première porte. Cette dernière portait un Jack-o'-lantern avec l'inscription " Happy Halloween !" . Alfred toqua vivement, pressé de recevoir des bonbons. "Il est désespérant et adorable à la fois." pensa le canadien en soupirant. ~~~ - Et hop ! Regarde tout ce qu'on a ramené ! - Oui, vive les caries ! Lança Canada en souriant et avec une ironie évidente.- Roh ! Halloween c'est une fois tous les ans, on a bien le droit de profiter des friandises de cette fête, non ? - Vu ton alimentation j'ai la net impression que l'Halloween c'est tous les jours de l'année avec toi . . . - Un donut pendant une réunion, c'est rien ! - Ça serait rien. Si tu n'en mangeait pas quinze en une seule réunion. Alfred alla bouder dans son coin. Ce n'était quand même pas de sa faute si il avait tout le temps faim quand même ! - Si il doit bien y avoir des monstres, à l'Halloween, ce sont bien les bonbons. Dit simplement Matthew.
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| | Re: Challenge écriture: WRITOBER Mar 31 Oct 2017 - 23:17 | |
| Et en voici cinq pour la route histoire de terminer en "beauté" je pensais tous les faire mais finalement non. Si c'est "permis" je les posterai demain. Oui, je sais je "triche" mais je veux absolument tous les faire. 1 - Spoiler:
Evelyn renvoya le verre où crépitait un cachet qui dissolvait en une gracieuse danse à son père, lequel leva la tête de ses bras et mit fin au message intensif de ses tempes. Le soleil hésitant ne le frappait pas de sa pleine lumière en raison de l'heure matinale. Un rituel que l'adolescente de 14 ans commençait à trop bien connaître.
L'auteur de ses jours s'enivrait au Dragon Rouge depuis trois mois à présent, rentrait à quatre pattes à la fermeture de l'établissement car il en était éjecté. Elle se rassurait cependant de le savoir dans le quartier, pas perdu au beau milieu de nul par, trop alcoolisé pour en revenir.
Oswalld implorait le pardon de sa fille sans une parole, cherchant dans les sombres volcans de celle-ci autre chose que de la résignation. Rien ne transparaissait à travers les cercles rouge-orangé, légèrement plus foncé que les siens. Quel minable! Comment se désigner sous le nom de "père" si sa descendance en venait à le protéger?
S'il ne parvenait plus à assumer ses responsabilités ordinaires? Il n'avait plus rien de l'employé honnête, du mari sérieux...Un pauvre type, que sa grande au collège ramassait chaque soir écroulé dans le vestibule. La honte le submergeait, que dirait Marry-Queen toujours endormie si elle assistait à cette scène? La pauvre ne s'en remettrait pas. Sans Hild, il ne tenait plus. Aussi simple que cela.
Masquer la vérité à la fillette ne l'empêcha pas de comprendre. Sa Maman ne reviendrait plus. Quand l'entourage, la famille essayait de la consoler, elle secouait la tête. De son point de vue enfantin, Maman avait dû mourir pendant qu'elle courait: une chute, puis emportée par la fureur océanique. Noyée, même si elle ne parvenait pas encore à expliciter sa théorie correctement à ce stade.
Un accident, voilà. Elle n'espérait plus, enfant née dans cette mégalopole portuaire, elle avait appris très tôt à se méfier des charmes, de la puissance dévastatrice, de la force ravageuse de cette étendue aquatique immense. Le sort de Hild ne faisait aucun doute dans son esprit, les Grands aussi commettaient des erreurs, il suffisait que Maman ait eu un réflexe de retard, une mauvaise appréciation des courants. Ou, une idée de ce genre. La police ne cherchait pas à la retrouver parce qu'ils savaient, comme Marry-Queen que le Pacifique avait englouti Maman.
- 2:
Nerys darda sur sa mère un regard qui aurait tué s'il avait eu la propriété suffisante. Non, elle ne révisait pas ses gammes! Non, elle travaillait pas la danse! Non! Et elle ne comptait pas s'y mettre. Parce qu'elle ne tenait plus cette cadence infernale! A dix ans, son emploi du temps avoisinait en terme de charge celui d'un ministre, ou d'un politique.
La demoiselle envisageait de se distraire, chez sa marraine à l'autre bout de la rue. Sa grande cousine Eira venait de recevoir un super jeu, lequel l'attirait ô combien plus que le cortège de bonnes manières, d'apprentissage de l'étiquette dont Enid espérait gaver sa fille.
Forcément, la voyant enfiler sa petite veste estivale, Mistress, comme elle la surnommait à l'occasion en son for intérieur exigeait de savoir où elle se rendait, avec qui, pourquoi, combien de temps. Les simples questions posées par une mère soucieuse de son unique progéniture devenaient chez l'auteur de ses jours proche d'un interrogatoire en règle. L'élève de primaire se disait, afin d'en rire coincée entre une paparazzi et un tyran.
Belle image de ses parents, savoureux tableau peint à l'acide qu'elle brossait là! Entre son père aboyant des ordres qu'il ne fallait pas ignorer sous peine de se voir punir et sa mère hermétique à la notion de "privé" ou "personnel" les gens s'étonnaient de son caractère "mordant"... Elle résistait, parce que, Maman / Papa dépassaient régulièrement les limites fragiles que Nerys tentait de poser entre eux, visant à garantir une "bonne" entente.
Non, Maman n'avait pas à connaître tout de ce qu'elle faisait, à qui elle parlait, ce dont ils discutaient, parce que: il s'agissait de SES affaires! Quant à Papa, s'il croyait que "Ici!" correspondait à une façon de le conduire auprès de lui quand il la demandait, il lui restait des trucs à apprendre.Elle les chérissait malgré tout, uniquement, prendre ses distances chez le petit frère de Papa s'imposaient afin de prévenir toute saturation entraînant l'inévitable dispute.
- 3:
Elle débordait d'amour pour lui. Son bébé, son enfant, le sien. Elle en aurait pleuré pour un peu. Comme elle se sentait heureuse chaque fois qu'elle serrait ce petit être fragile dans ses bras, quand il levait ses yeux de nouveau-né vers elle. "Je suis ta Maman" lui souffla t elle dès qu'elle le tint contre sa poitrine ignorant la présence de sa propre génitrice. Puis plus bas "moi je te protégerai, toujours".
Jamais elle ne reproduirait les mêmes faux qu'elle, jamais elle ne traiterait son précieux bébé en erreur. Là dans son berceau Duane dormait paisiblement, recouvert en quantité suffisante pour ne pas avoir froid ni souffrir de la chaleur.
Le monde paraissait disparaître, il n'existait qu'elle et le fruit de l'amour, le minuscule humain que Aoife et Cael avait conçu ensemble. L'individu en devenir. Pour son fils elle ne serait ni distante, ni lâche, n'autoriserait personne à lui faire du mal!
Elle se jurait, le promettait. La jeune fille répondrait à tout ses besoin. Comblerait tout ses manques. Non, elle ne lui infligerait pas l'enfance triste que lui firent endurer ses parents. Ignorant les perturbations externes, elle se fondait dans cette maternité merveilleuse. Entière, complète, elle offrait l'Univers à son petit garçon.
L - 4:
a fatigue...La difficulté à se mouvoir... Les actions du quotidien devenues de véritables épreuves...Vivement que tout cela s'arrête...Elle n'en pouvait...tellement...plus... Pardon à Angus qui se retrouvait avec deux enfants de 13 et 14 ans à finir d'élever tout seul...Pardon à Cinaèd qui terminerait sans soutien...Pardon à Monroe qui souffrirait comme s'il perdait sa mère...Pardon à Dougal qui devrait grandir trop vite...Pardon à Callum dont elle ne pourrait plus écouter les histoires...
Pardon à sa belle-famille...au vide qu'elle laisserait dans trop de vie... Elle dont la douceur avait réchauffé un grand nombre de cœurs blessés... Seulement son corps décidait de lever le rideau sur la représentation nommée existence... Mourir ne l'effrayait pas...Seule la tristesse de quitter tout ces gens si importants causaient ces sillions incolores... Epuisée...oui dormir... Adieu à Kennocha Maclean, née Erskinne.
A la cérémonie, personne n'osa présenter leurs condoléances aux fils et à l'époux de la défunte. Le pourquoi s'expliquait en quelques phrases: l'altercation. Le neveu avait fait le déplacement pour assister aux funérailles, or, Angus Maclean le renfloua aux portes de l'église.
Tout les invités purent profiter de leur dispute et apprendre combien le jeune veuf rejetait la faute sur l'adolescent. D'après lui, sans les soins constants, l'attention permanente qu'il réclamait, Kennocha ne serait jamais tombée aussi gravement malade. Sa santé n'en aurait pas autant pâti.
Il avait contribué à sa mort, par la charge supplémentaire que s'occuper de lui exigeait de cette femme peu solide physiquement. Hors de question qu'il ne le tolère à ses obsèques la cause principale de son absence. Un malaise profond s'installa dans le saint édifice.
- 5:
Estéban avait remarqué que le temps s'écoulait différemment en période d'attente. Il s'étirait, une seconde devenait une heure. Une seul chose monopolisait son esprit: c''était trop long. Il ne pouvait rien faire, ni se déplacer de peur de manquer son rendez-vous, qui, par ailleurs ne lui pardonnerait pas de retard.
Il avait trop abusé lors de leurs dernières rencontres, au point que Miguel lui ordonna d'être sur place à 16H30, pas une minute de plus! Non, 16H32 était exclu! Si jamais il avait le moindre retard, le jeune Cubain se doutait de ce qu'il l'attendait. Des reproches à n'en plus finir, un Argentin vexé, un rancard foutu.
Pfffffffff...Son portable ne contenait plus assez de batterie pour un petit jeu de patience ou un peu de surf rapide pour patienter. Il avait oublié le bouquin qu'il feuilletait sur la table basse dans le séjour. Rien à faire...Pas une occupation. Si, regarder les gens passer... Ce dont il se lassait rapidement. Compter les voitures? Du même genre... Ah que l'inactivité intellectuelle le pesait, autan que toutes les autres formes.
Or, il en allait de la bonne marche de son couple récent. Qui aurait cru que se mettre avec son meilleur ami puisse demander de telles concessions? Estéban se voyait prendre racine, se recouvrir de poussière, histoire de s'occuper. Sans grande réussite, même son imagination le gavait. Il agita les pieds sur son banc comme un enfant en bas âge, la patience, il devait reconnaître, ça lui manquait, totalement.
- Spoiler:
Soren utilisait le moins possible les transports sous-terrain. Le métro appartenait à cette catégorie, pourtant, il n'était pas claustrophobe mais l'absence de lumière venue du ciel l'oppressait. De retour de son second emploi étudiant, où il officiait durant les vacances scolaires, le garçon se sentait nauséeux. La migraine augmentée par le bruit, la proximité des corps n'arrangeait absolument rien.
En plein cœur de Neïm, l'afflux de touristes venus lézarder au soleil atteignait des sommets, supplément à la population locale, bondant les lignes de tram. Ses cheveux collaient à son front par mèches éparses, le début de fièvre qu'il ressentait allié à ce son manque d'énergie changeait son simple T-shirt de coton en fournaise.
Encore une heure. Sans cette soudaine baisse de forme, il aurait choisi la bonne marche vivifiante dans l'air nocturne, quitte à mettre le double de temps. Nul ne le surveillait, son frère dormait chez sa petite-amie, sa mère avait sur son insistance accepté une invitation par d'anciens camarades de lycée.
Dire qu'il aurait fait si frais dans les rues, avec la brise océanique...Sa gorge le grattait, soif... De sa paume, il essuyait le haut de son visage perlant. Malgré le besoin de se coucher, une chose s'imposerait: la douche, traitement aux vertus bénéfiques dans son état poisseux. Même le léger short en jean le chauffait, digne d'un cuir sous une canicule.
Il se colla à la vitre, en quête de fraîcheur qu'il n'obtint pas. Oui, forcément, avec ce monde, il se montrait trop optimiste. Température ambiante...Le climat dans la rame l'étouffait...Juste un chewing-gum à la menthe... de l'eau, même chaude... De quoi refroidir de quelques degrés son corps bouillant. Enfonçant ses talons dans le sol afin de se maintenir debout, l'adolescent réprima un frisson lorsqu'il servit d'appui à un passager vêtu d'un blouson dont la manche le frôla.
La lourdeur du tissu exacerbée par le début de maladie manquant de lui faire sortir la langue et souffler. Ses joues rougissaient à mesure du trajet, les forces le quittaient, sa tête devenait lourde... Une glace...Un glaçon...Un yaourt... Un barre de fer provenant de la surface... Annonce de la station... une gigantesque étendue aqueuse se situait à quelques mètres hors du tunnel... Ses vêtements trempés ne le soulageaient pas, pourvu qu'il se contienne...Il ne fallait pas s'évanouir... Du vent...Rien qu'un souffle... *********************************************************************************************
- Spoiler:
L'odeur caractéristique réveilla Javier. Par la fenêtre ouverte, des effluves l'avait tiré de son sommeil relativement léger. Il cligna des paupières, se les frotta, détachant sa ceinture du siège passager pour se permettre une vague inspection dehors. La nuit avait totalement disparu révélant à sa place des timides teintes rosés-orangées. Le messager diurne ne trônait pas encore au sein de son royaume mais s'élevait à peine, monarque hésitant apportant ses premières lueurs chaleureuses à une voute dépourvue d'azuré.
Pompe à la main, son père rechargeait leur véhicule, sa mère à l'aire de repos en face de lui adressait des grands signes à quelqu'un qu'il identifia péniblement avant recomposer ces traits bien connus. Son fau-jumeau, un paquet brillant scintillait à travers le sac translucide, le petit-déjeuner. Perdu dans la contemplation de ces couleurs dignes d'une palette de peintre, le jeune Latino sursauta quand deux coups virent l'extirper de son univers personnel. - Javier, t'as faim? -Hnm?! Tu m'as fait peur, sale gosse! Oui, j'arrive, Padre va en profiter pour s'en griller une après, nan?
Il s'extirpa donc de la voiture sans communiquer avec l'homme de la famille à l'inverse de son cadet. - Papa, tu veux que j'aille te chercher un café, Mama veut que je passe à la superette. Un simple "hum", monsieur Santos se concentrait sur ce qu'il faisait, ou pensait à autre chose. Habitué, Fabio ne s'en formalisa pas. Un sourire naquit sur les lèvres de la fratrie quand leur mère extirpa son appareil photo, immortalisant ainsi le ciel polychrome.
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| | Re: Challenge écriture: WRITOBER Jeu 2 Nov 2017 - 0:46 | |
| Enfin le dernier texte ! :D Nous sommes sous le POV de Finlande (Suomi), d'où le terme de Ruotsi pour désigner Suède. S'il appelle Danemark et Norvège par les noms de Danmörk et Nóreegr, c'est qu'il vient de les rencontrer, donc n'utilise pas encore de noms finnois. Et Sápmi est le Finnmark déjà cité par ailleurs (les Sames donc). - Spoiler:
Writober 31 : Confort / Intimité Fin XIe s, Scanie Suomi finissait de rattacher la fibule d'argent qui accrochait la fourrure de loup autour de ses épaules. Non pas qu'il avait véritablement froid, en ce début d'hiver, alors que la lumière du soleil n'avait pas encore cessé de diffuser sa douce chaleur ; il cherchait plutôt à cacher sa nervosité. Il ne s'était jamais autant aventuré vers l'ouest, cheminant plutôt vers le sud-est, le long des Grands Fleuves, ou vers le nord où il aimait discuter avec Sápmi. Il se disait depuis des jours qu'il aurait peut-être dû défier les neiges septentrionales cette année. Parce que le vent de l'ouest avait charrié son effrayant voisin dans son sillage. Malgré tous les siècles, Suomi peinait à s'habituer à l'aura menaçante qui semblait en permanence entourer Svea, qu'il appelait Ruotsi, encore plus condensée dans ses yeux céruléens que dans sa taille imposante. Le sentiment ne s'était pas arrangé avec les années : l'autre avait grandi, s'était étoffé, avait décuplé ses forces, renforcé son autorité et sa possible violence s'en retrouvait autant multipliée. La férocité de ses hommes n'était plus à prouver, plus célèbre encore que leur sagacité commerciale. Ruotsi était donc venu le trouver à la fin de l'été pour lui demander de venir passer les premières nuits d'hiver en sa compagnie, et celles de ses bróður ; le mot étranger lui était toujours aussi inhabituel. Il avait évidemment refusé, craignant l'inconnu et l'imprévisible, mais Ruotsi ne s'était pas contenté de son refus net : il était sans cesse revenu. Jour après jour, le retrouvant à chaque fois qu'il se cachait, lui amenant un nouvel argument dès qu'il cherchait à le contrer. Suomi avait finalement rendu les armes. Nulle voix parmi les esprits de l'avait mis en garde contre cette invitation et même les ancêtres à Tuonela lui avait conseillé d'y répondre. Parce qu'il était mal vu par les peuples voisins de la refuser et qu'il pourrait subir des conséquences désastreuses de son entêtement. Son ressentiment quant à être forcé avait resurgi dans sa dernière joute verbale avec Ruotsi qui, semble-t-il surpris, lui avait assuré qu'il ne craignait rien ; c'était la tristesse de sa voix qui l'avait finalement convaincu. Et sa curiosité. Parce qu'après tout, malgré leurs rencontres séculaires, il ne connaissait pas l'univers de Ruotsi. Ni ses terres ou son peuple ni sa famille qui revenait sans cesse dans les maigres brides de phrases qu'il arrivait à lui soutirer lorsqu'ils venaient à se rencontrer. Il n'y avait que Ruotsi le Rous' des Routes de l'Est, qui lui était familier ; mais les Varègues ne descendaient plus les Grands Fleuves depuis que les Rous' étaient gouvernés par une dynastie slave implantée à Kiev. Alors il avait accepté de le suivre sur ses terres vers l'ouest jusqu'à l'emplacement qu'il avait choisi en Scanie avec ses bróður ; à mi-chemin entre leurs trois territoires. Ce choix rendait bien compte de l'intérêt qu'ils avaient à ne pas s'occuper des affaires des hommes : qu'importe les guerres, les tensions, politiques ou religieuses, rien d'autre ne comptait que d'être réunis et de jouir ensemble de la joie et de la fête. Parce que Ruotsi lui avait promis des mets raffinés à ne plus pouvoir s'en remplir la panse et des chopes à ras bord d'hydromel et de bière. Car il s'agissait de fêter la fin de la période de stockage pour la Longue Nuit d'Hiver et le retour des bateaux partis en expédition. - Suomi ? La voix grave de Ruotsi le fit sursauter, perdu qu'il était dans ses propres pensées, et il lui sourit d'un air nerveux, tripotant une dernière fois sa fibule pour paraître occupé, plutôt que dispersé par sa pensée errante. - Oui, oui. On y va ? Il dévala la petite colline sur laquelle il s'était arrêté et s'arrêta pour attendre Ruotsi qui le suivait d'un pas plus lent. - Plus très loin. - Je commence à avoir soif, avoua Suomi, babillant pour camoufler son appréhension. Il paraît que l'hydromel de ton peuple est une boisson exquise. Qu'elle aurait été offerte par vos dieux. - Kvasir, acquiesça doucement Ruotsi, l'œil soudainement plus sombre, fixé sur un point invisible devant eux. Il ne put qu'interpréter son silence que comme sa désolation à la conversion de Danmörk et Nóreegr, s'il se souvenait bien du nom de ses bróður, au christianisme ; il laissa la conversation mourir sur cet épais non-dit, ne désirant pas agiter un couteau dans une plaie dont la cicatrisation était loin d'être commencée. Il sut qu'ils étaient arrivés sans que son guide ne se manifeste. Une immense clameur leur parvint des sous-bois, un cri de joie d'une puissance qui fit trembler les arbres et tomber la neige qui recouvrait déjà leurs ramures, et un adolescent aux cheveux ébouriffés en déboula pour se précipiter vers eux. - Tu es enfin là, Svea ! Et pas seul. T'as vraiment réussi à le ramener ? Il riait ouvertement du regard sombre que Ruotsi faisait peser sur lui, sans sembler s'en soucier, paraissant même rechercher à le déclencher. - Danmörk, gronda Ruotsi mais ce n'était pas un son prédateur et dangereux, seulement une bouderie habituée à de telles frasques. Suomi les regardait avec des yeux ronds : il n'avait jamais vu quelqu'un agir avec autant de familiarité envers Ruotsi. Danmörk lui sourit de toutes ses dents, un éclat pourtant dangereux et possessif perceptible au fond de ses yeux bleus ; le message était clair : s'il s'avérait blesser Ruotsi d'une manière ou d'une autre, son voisin ne serait pas le seul sur lequel il faudrait compter pour des représailles. - On rencontre enfin le fameux Suomi. - Danmörk. - Quoi ? Tu n'arrêtes pas de parler de lui, il est réellement fameux. Danmörk le regarda avec un air de connivence. - Parce que Svea ne parle pas beaucoup habituellement. - Danmörk ! Le cri de Ruotsi fut aussi puissant qu'inattendu et il ne put s'empêcher de se crisper. Il était encore trop tendu par l'inconnu de la situation et l'étrange comportement de Danmörk ne l'aidait pas. Ce dernier avait d'ailleurs répondu à la remontrance de Ruotsi en éclatant d'un rire franc, n'ayant absolument rien à faire du regard noir ou des joues rouges de la victime de ses taquineries. La spatule qui s'abattit sur son crâne eut, elle, le mérite de lui clouer le bec. - Laisse donc Svea tranquille, Danmörk, dit calmement une troisième personne, ignorant complètement ses gémissements de souris. Plus petit et fin, il pourrait sembler moins dangereux, mais il était en réalité entouré d'une aura infiniment puissante. Suomi savait reconnaître un magicien quand il en croisait un, et celui-ci brillait littéralement de pouvoir et de mystère. Ils se fixèrent dans les yeux, sorcier jaugeant le chaman, et se saluèrent finalement d'un chaleureux sourire. - Je suis Nóreegr. Enchanté de rencontrer enfin le fameux Suomi. Ruotsi s'étrangla en arrière-plan, ne s'attendant visiblement pas à ce que la taquinerie de Danmörk soit reprise par Nóreegr. Suomi rit doucement, comprenant qu'ils n'exagéraient pas. - Et je rencontre enfin les fameux bróður de Ruotsi. - Oh, c'est adorable, nous manquons à Svea ! s'exclama aussitôt Danmörk. Il avait déjà oublié le coup qu'il avait pris et repartait à la charge pour soutirer un énième soupir. - Danmörk… - Et il a même un surnom ! La spatule de Nóreegr vint dangereusement danser devant son nez. - Suffit. Ou je te prive d'hydromel. - Tu n'oserais pas, souffla Danmörk d'une voix blanche. Nóreegr renifla avec un petit air condescendant : - Tu es assez pénible sobre, je ne sais pas si j'aurai envie de te supporter ivre. - Et chantant ivre. - Absolument une gageure, Sve. Danmörk leur dédia une magnifique moue enfantine, croisant les bras. - Vous êtes méchant avec moi. Je suis pourtant votre aîné. Ils reniflèrent tous les deux, synchrones, et Nóreegr se tourna vers lui : - Qu'en penses-tu ? Il fut aussitôt la proie de trois paires de yeux attentives. Ceux de Danmörk étaient presque suppliants mais Suomi se sentait d'humeur joueuse. Ils avaient réussi à le mettre à l'aise avec leurs pitreries amicales. - Je croyais qu'il était le plus jeune, chantonna-t-il gaiement. Nóreegr lança un regard significatif vers Danmörk qui gémissait pathétiquement à son jugement. Et alors, Ruotsi rit. Il ne l'avait jamais entendu rire, même s'il souriait parfois en sa présence. Une grande partie de sa dangerosité partait en fumée lorsqu'il riait tellement le son était aussi doux que le carillon d'un oiseau. Une petite voix affolée coupa court à ses réflexions alors qu'un enfant aux cheveux pâles, parmi lesquels était lové un petit oiseau noir au bec jaune et orange, se jetait dans les jambes de Nóreegr. - Stori bróðir ! Le renne a disparu ! Le plus vieux se figea, l'expression à mi-chemin entre la panique et la gêne, les yeux fixés sur la spatule qu'il tenait toujours ; il ne fallait pas être un génie pour deviner où se trouvait l'animal et qu'une telle réponse ne conviendrait pas à l'enfant aux yeux remplis de larme. Danmörk vint rapidement au secours de Nóreegr : - Le renne est parti retrouver sa famille, ĺs ! - C'est vrai ? - Evidemment que c'est vrai. Il doit galoper dans un endroit merveilleux, désormais. L'enfant ne semblait pas réellement convaincu mais la voix de son aîné portait assez d'accents de vérité pour qu'il acquiesce faiblement. Il reporta son regard sur son frère duquel il tira les chausses, soudainement impatient : - J'ai faim ! - J'arrive, répondit simplement Nóreegr en l'attrapant de son bras libre pour le porter à sa taille, embrassant le front recouvert de cheveux au passage, aussi doux et chaleureux qu'une mère avec son enfant. Le petit enserra ses bras autour de son cou, s'installa dans la fourrure qui drapait les épaules de son aîné, parfaitement placé pour détailler l'inconnu au milieu de ses frères. Suomi sourit aux yeux violets qui le dévisageaient avec inquiétude et crainte et agita amicalement sa main. ĺsland le pointa du doigt : - Qui c'est ? - Suomi, lui dit son frère. Son regard impassible le transperça alors d'un éclat dangereux qui lui vrilla la colonne vertébrale, un avertissement d'un sort terrible s'il devenait un quelconque problème pour la sécurité d'ĺsland. L'instant passa en une seconde, personne ne sembla même s'en rendre compte, et Suomi se demanda s'il n'avait pas été victime d'un sortilège du puissant magicien. Il était de nouveau affable mais l'aura de férocité qui l'entourait n'avait pas disparu. - Le Suomi de Svea, tu sais ? insista Danmörk avec un sourire taquin. ĺsland écarquilla les yeux en ouvrant à demi la bouche, le questionnant rapidement : - Tu as vu les hommes de l'Est ? - Oui, mais pas aussi loin que Ruotsi. - Il m'a raconté que, très loin, ils ont des chevaux-pas-des-chevaux avec des bosses sur le dos pour ne pas avoir soif. Des pouffements de rire secouèrent les quatre adolescents et l'enfant se renfrogna en gonflant ses joues. - Svea ! Dis-leur. - Des chameaux, ĺs, répondit Ruotsi en camouflant son rire derrière sa main. Son visage était détendu et ses yeux moins effrayants que par ailleurs, même s'il gardait cet air sombre qui intimidait tellement son entourage. - C'est presque pareil. - Son argument se tient ! le défendit Danmörk. Il se rapprocha de Nóreegr pour récupérer l'enfant, libérant ainsi son bróðir qui retourna derechef à son chaudron, leur indiquant de se dépêcher de le rejoindre. Alors qu'il le montait sur ses épaules, ĺsland lui talocha le nez au passage, le faisant grogner de surprise. - Pourquoi ?! - Parce que Stori bróðir m'a dit que tu es Imbécile quand tu embêtes Sve et qu'il faut te punir quand tu es Imbécile. - Nór ! Qu'est-ce que tu apprends à cet enfant ? - Les bases nécessaires pour survivre à la présence d'Imbécile. Danmörk se retourna vers eux, en fin de marche, le visage suppliant. - Sve ! Aide-moi. - Mmh. Une moue boudeuse se dessina sur ses lèvres. - Ca ne m'aide pas beaucoup. - Mmh. Le rire de Nóreegr était faible mais réellement amusé. - Merci de ton soutien, Sve. Ils venaient de rejoindre le petit campement que les Scandinaves avaient monté entre les arbres. Danmörk déposa ĺsland au sol avant de leur tourner sciemment le dos, clamant haut et fort qu'il était infiniment attristé de cette triste coalition contre lui ; il ne put rester à l'écart plus de quelques minutes, malgré le silence persistant à sa déclaration, attiré par son envie de présence ou par la faim, il ne le savait trop. Ruotsi n'avait pas menti : il y avait réellement une montagne de nourriture et de boissons et Suomi sourit lui chaleureusement, les yeux pétillants d'envie. L'intimité affichée par cette petite famille avait anéanti ses craintes et il pouvait désormais jouir du confort qui lui était offert. Le sourire que Ruotsi lui dédia était empreint d'une telle douceur, qui réussit à atteindre les yeux froids, qu'il trébucha dans le vide, le cœur battant et les joues en feu.
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| | Re: Challenge écriture: WRITOBER | |
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