Alors, alors ~ Aujourd'hui j'ai été à la cédéthèque près de chez moi et puis y avait un livret sur ce qui c'est passé à la Gaubretière durant les guerres de Vendée.
Du coup, comme il est super intéressant, je vais en recopier une partie ici o/
Le texte est la propriété de la mairie de la Gaubretière ~
Soulèvement de 1793Le mardi 12 mars 1793, comme toutes les paroisses de la Vendée Militaire, La Gaubretière se soulève pour la défense de la liberté religieuse, le maintien des prêtres qui sont obligés de se cacher pour assurer leur sacerdoce (Fonction du prêtre). Le refus de défendre le gouvernement qui ne respecte pas ces valeurs est ainsi clairement manifesté.Ce jour-là aux environs de midi, le Notaire Royal Jaques Forestier reçoit sur le chantier de Garenne, grande et belle demeure en cours de construction, un paysan venant de la Guyonnière. Celui-ci lui fait part que là-bas, les paysans sont en pleine révolte et que le tocsin sonne à tous les clochers.
Aussitôt, Forestier fait sonner le tocsin et se rend au château de Sourdy, tout près de chez lui, sur la route de la Verrie, afin d'avertir Monsieur de Sapinaud de la Rairie.
Tous les hommes en état de prendre les armes, quittent champs et se massent autour de la vielle église de la Gaubretière. Puis sous la conduite du Notaire Royale, il se rendent au château de la Landebaudière ( la cédéthèque actuellement) pour y rencontrer le marquis de Boisy et le prier de se mettre à leur tête. Vainement, cherche-t-il à les détourner d'une entreprise dont ses connaissances militaires lui faisaient entrevoir les difficultés. Les paysans insistent et devant leur détermination. Boisy cède enfin et les accompagne.
Marquis de BoisyLa troupe reprend à nouveau sa route en direction de Sourdy et pénètre dans la cour du château.
L'ancien premier lieutenant de Régiment de Foix, âgé de 33 ans, Charles Henri Félicité Sapinaud de la Rairie est tout désigné, leur semble-t-il pour devenir leur chef.
SapinaudCelui-ci refuse tout d'abord. Il leur montre la folie de l'entreprise, leur explique la puissance militaire de la République... Puis devant la ferme résolution des soldats-paysans il cède enfin et prie son oncle Louis Célestin Sapinaud de la Verrie, soit sur le champ informé.
Son émissaire n'aura pas à aller bien loin. Il rencontre à mis chemin la troupe de la Verrie conduite pas "Monsieur Le Chevalier" marchant vers la Gaubretière.
Les deux paroisses se retrouvent dans cette cour du Sourdy. Un conseil de guerre se réunit dans le salon du château regroupant les deux Sapinaud, de Boisy, du Chillou, Forestier le notaire, et You, curé de la Gaubretière.
La décision est prise: prendre Les Herbiers au plus tôt, sous les ordres du chevalier Sapinaud, la préférence entre les deux Sapinaud ayant été donné au profit de l'âge.
A la nuit tombante, Forestier envoie des émissaires dans les paroisses des environs. La réponse ne se fait pas attendre. Les Landes (Genusson), Beaurepaire, Saint-Martin, Saint-Aubin, Saint-Laurent, Chambretaud seront présents, dès l'aube, en armes à la Gaubretière.
Le mercredi 13 mars, le curé You bénit les groupes qui passent devant lui avant de partir aux Herbiers pour le premier combat.
Combien sont-ils ? Près de 2000 environ qui dans quelques heures bousculeront la Garde Nationale des Herbiers grossie de celle de Pouzauges et de deux compagnies de soldats. La ville est prise quelques heures plus tard, abandonnée par la garnison républicaine, qui laisse place trois canons et un grand nombre de fusil. La mairie est envahis, les registres d'état civil sont brûlés. Ils contenaient les noms des jeunes tirés au sort (la levée de 300 000 hommes)
En fin de journée la ville de Mortagne subit le même sort. Les archives de la mairie sont détruites, l'église est rendue au culte.
Ces deux journées sont décisives pour les soldats vendéens de la Gaubretière, ils ne feront plus marche arrière. Ils sont engagés définitivement dans la "grande guerre" et se montreront valeureux combattants.
Enrôlés dans l'Armée du centre commandée par Carles de Royrand, ils seront de tous les combats : l'Oie, Saint-Fulgent, Torfou, Cholet...Nombreux parmi eux y laisseront leur vie durant les combats. Lors de la Virée de Galerne (faut peut-être que je fasse un truc sur ça...), huit Gaubretiérois seulement rentreront au pays (dont une femme).
Bon là, je ne vous le cache pas, on va passer à des événement beaucoup plus violent :/ Je vais donc passer quelque passage en spoiler.
Massacres de février 1794La convention ayant décidé, sur proposition d'un député vendéen Fayau, la destruction systématique de la Vendée et l'élimination de ses habitants, les colonnes infernales commandées pas Turreau commencent leur sinistre besogne au début de l'année 1794.
Proclamation de la Convention- Décret de la Convention:
Décret de la ConventionLa Gaubretière devient rapidement une cible stratégique. Dès janvier ont lieu les premières tueries. Puis en février le comble de l'horreur va être atteint. Boucret, lieutenant de Turreau, lui écrit ces quelques lignes le 3 février 1794 :
"Je te préviens que j'irai demain matin avec ma colonne brûler ce bourg, tuer tout ce que j'y rencontrerai sans considération, comme le repaire de tous les brigants..." "Tout y passera par le fer et par le feu"Dès la colonne infernale signalée, le 4 février, les quelques hommes restés dans le bourg s'enferment à l'intérieur de l'église, pour donner aux femmes et aux vieillards le temps de s'enfoncer dans les taillis et d'échapper au fer des assassins.
Boucret fait cerner l'église et en commande le siège. Les hommes de la Gaubretière se replient dans le clocher pour un combat à l'issue fatale. A court de munations, ils sont tous massacrés.
Quelques semaines plus tard c'est le drame épouvantable de la
journée du 27 février 1794, appelée depuis "journée du Grand Massacre"A la tête de ses sinistres colonnes de la mort, Huché quitte Mortagne et arrive à la Gaubretière. La vallée de la Crume et les vallons environnants sont le théâtre de véritables boucheries. Un revers de terrain situé entre les villages de la Grillère et des Emainjadières est appelée depuis ce jour
"champ des royards" en souvenir des hurlements de douleur des malheureuses victimes.
DANS LE BOURG ET LES PROCHES VILLAGES LE MASSACRE SE POURSUIT
Quelques exemples nous glacent d'effroi à leur évocation :
- âme sensible, s'abstenir:
-Dans le jardin de la maison de Jaques Forestier, commissaire civil de l'Armée du Centre, deux hommes ont été empalés sur des grosses perches.
Ils sont morts là au milieu de souffrances inimaginables.
-Monsieur de la Boucherie habitait dans le bourg, la manoir de La Louatière. Il s'y trouvait avec sa femme et sa sœur au moment du passage des tueurs qui les supplicièrent en les pendant par le menton à des crochets de boucherie dans leur cuisine à laquelle ils mirent feu.
-Voyant les Bleus arrivés à la maison appelé aujourd'hui Sainte-Sophie(la maison de retraire, meh), sur la place, Madame le Bault de la Touche croit possible d'amadouer ces brutes en leur offrant à boire. Elle s'avance vers eux, une bouteille à la main. En réponse à son offre, elle est frappée et décapitée.
On lance sa tête dans un bassin rempli d'eau et son corps avec ceux de deux de ses domestiques est jeté dans la maison qui brûle.
-A La Fauconnière, des vieillards, des femmes et des enfants étaient réunis. Ne sachant pas où fuir pour s'échapper à la haine des républicains, ils s'étaient rassemblés en cet endroit pour prier. Ce fut leur dernière prière. Tous périrent sous le glaive des soldats.
DANS UN AUTRE SECTEUR DE LA GAUBRETIERE C'EST AUSSI CARNAGE
- La violence c'est pas génial:
Près du Grand Bois, il existe un champ appelé "le champ des oreilles".
C'est dans ce champ que les républicains ont tué cinquante vendéens après leur avoir coupé les oreilles. Il n'était pas rare d'en voir se promener avec des colliers d'oreilles ; d'autres les clouaient sur les portes de leur écuries
Le plan de Huché était d'acculer les Vendéens à l'étang du Drillais, de les rassembler pour les empêcher de fuir et de le tuer plus facilement. La région était plus boisée qu'aujourd'hui entre le Bois Saint-André et le Bois des Brosses. L'étang couvrait une superficie de dix-sept hectares et alimentait un moulin à eau.
La soldatesque serre de plus en plus près les fugitifs et les force d'aller vers le Drillais.
- Aimer vous les uns les autres bordel:
Une meute de chiens dressés à cette chasse les débusque des bois et les ramène devant les tueurs. Ce ne sont plus des êtres humains, mais des bêtes qu'on pourchasse.
Il y a là environ trois vieillards, femmes et enfants de la Gaubretière qui essayent de fuir.
Bientôt la tenaille se referme, plus d'issue possible et la tuerie commence dans l'endroit appelé depuis
"champ du massacre".
- Faites l'amour, pas la guerre e.e:
Les crânes éclatent sous les coups de crosses...Les petits enfants sont embrochés. Les corps sont lardés de coups de baïonnettes et couverts d'horribles blessures que les sabreurs se glorifient de savoir faire...
Le soir, Huché rend compte à Turreau de son oeuvre :
"Je les ai égaillés" de la bonne mannière. Plus de cinq cents tant hommes que femmes ont été tués. Tout a été passé par le fer, car j'avais défendu...qu'on consommât des munitions".Lourd tribut payé par les Gaubretiérois en ce jeudi du 27 février 1794...
Un véritable holocauste pour la paroisse.
PS: Désolée du double poste ;o;